A l’Etat qui continue à penser que le soleil ne se couche jamais en France, le peuple kanak lui répond que tout pays a son soleil qui se lève et qui se couche

© Photo Mathieu Dejean / Mediapart

Empreints de gravité, les délégués de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT) ont tenu à offrir un moment de discussions hier soir au CICP* avec les étudiants kanaks et les soutiens de la libération de la Kanaky. Leur pays bascule de nouveau dans la terreur coloniale qui a, en quelques heures, déjà tué, blessé, emprisonné, et dont rien ne vient signaler qu’elle ne va pas s’intensifier. L’Etat colonial a décidé de rompre avec un processus de décolonisation chèrement conquis par le peuple kanak il y a plus de trente ans pour opérer à une véritable recolonisation. Tous les ingrédients sont là : état d’urgence, arrestations, assignations à résidence, déploiement de forces policières et militaires, sentiment d’impunité de milices de colons, suspension d’un réseau social annonçant un risque d’une fermeture de toutes les communications. Face à la criminalisation des indépendantistes et des jeunes Kanaks se battant pour faire respecter leur peuple, il nous faut crier All eyes on Kanaky.

Patiemment, les membres de partis et syndicats kanaks nous ont rappelé combien leur lutte enclenchée depuis la tenue outrageante du 3e référendum a été pensée et menée de manière intelligente et populaire face aux attaques répétées de l’Etat français contre le processus de décolonisation. Patiemment, ils nous ont raconté avec stupeur l’arrogance colonialiste des représentants de l’Etat et de bon nombre d’élus, et leur décision de mettre un coup d’arrêt aux 35 dernières années de paix après plus de 170 ans de colonisation.

Ils ont rendu hommage à la jeunesse qui se bat, qui s’est politisée en assurant la protection des grands rassemblements et marches lors des derniers mois. Cette jeunesse qui est aujourd’hui considérée comme une « proie » à abattre par des miliciens suprématistes, et à intimider par la justice coloniale. C’est que cette génération a compris sa mission : « lever sa tête et crier son existence ».

*Meeting organisé par URGENCE KANAKY avec la délégation Kanak de la CCAT (UC-FLNKS, PT,USKTE) le mercredi mercredi 15 mai à Paris à 18H au CICP – 21 ter rue Voltaire 75011 Paris

© Photo Mathieu Dejean / Mediapart

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