La conférence de Fanon sur « Racisme et culture », 60 ans après

« Racisme et culture » est le titre d’une conférence que Fanon donna en 1956, à Paris, pour le premier Congrès des écrivains et artistes noirs. Ce texte est important à au moins deux titres. En premier lieu, du point de vue de l’évolution l’œuvre de Fanon, c’est un pont entre, d’une part, la question de l’expérience raciale vécue telle que la soulevait Peau noire, masques blancs et, de l’autre, l’analyse de la violence coloniale qui commence à se déployer dans L’An V de la révolution algérienne. Cette situation intermédiaire de « Racisme et culture » explique le second (et plus important) intérêt de ce texte. En effet, Fanon y élabore une définition novatrice du racisme qui évite plusieurs écueils. Il se préserve, en effet, d’une définition morale du racisme, selon laquelle il serait affaire de décision individuelle. Mais il ne souscrit pas non plus aux analyses trop commodes qui s’y attaquent comme à une « pathologie sociale » ; il est, aux yeux de Fanon, un symptôme bien plus qu’une maladie. Ou, pour être plus précis, le racisme est l’état normal de toute société coloniale ; et une telle société ne peut que se mentir à elle-même lorsqu’elle déclare vouloir se soigner de son racisme sans se préoccuper de se débarrasser avant tout de la colonialité qui la définit profondément.

Mon intervention* vise à revenir sur le lien entre colonialisme et racisme théorisé dans « Racisme et culture ». Et je me propose d’examiner ces analyses et définitions qu’y propose Fanon dans la perspective qu’impose notre temps, avec ses nouveaux enjeux, les masques renouvelés des vieux ennemis. Je le ferai, tout d’abord, en explorant la définition fanonienne du racisme, puis en m’arrêtant plus longuement sur l’exemple du blues et des musiques noires, qu’il mobilise en passant, mais qui me semble offrir des ressources pour mieux comprendre l’époque actuelle.

 

Définir le racisme

« Mais le passage du fouet le ramène au silence ».

Casey, « Créature ratée ».

 

Fanon décrit le racisme comme un jeu de légitimations et de délégitimations. Quel est l’objet de ces légitimations et de ces délégitimations ? Ce sont des formes d’exister. C’est-à-dire des manières d’être, des manières de table, des accents, façons de penser et de parler, de se mouvoir dans l’espace, etc. Le racisme, en somme, statue sur des façons d’être au monde, d’interagir avec autrui et avec l’environnement. Le profilage en fonction de formes de vie virtuellement mises hors-la-loi qui a récemment été encouragé par l’État français, au nom de sa lutte contre un phénomène qu’il a risiblement baptisé « radicalisation », en offre un exemple d’autant plus clair qu’il est extrêmement grossier.

Mais ce qui importe, c’est de comprendre comment s’acquiert et se consolide la légitimité de décider quelle forme d’exister a de la valeur et laquelle en a peu. Et c’est ici que la référence au colonialisme est décisive. Une nation ou, au-delà, un continent qui admettent depuis quatre siècles qu’il n’est pas particulièrement anormal de s’approprier les terres, les biens, les corps, les savoirs de peuples lointains est une nation ou un continent qui s’est bâti dans l’idée que sa légitimité était sans borne. Le racisme, selon Fanon, n’est pas un phénomène indépendant de cet état de fait : il en est au contraire une des conséquences. Les États coloniaux sont les instances qui se sont donné, par la force, le pouvoir de juger unilatéralement de la « valeur normative » des cultures, des sciences et des civilisations conquises. En conséquence, le racisme est à envisager comme une manifestation de cette inégalité structurelle sur le plan de l’expérience vécue, c’est-à-dire dans les nervures de la vie quotidienne. Un raciste, ce n’est pas autre chose qu’un Européen qui laisse le colonialisme le posséder, s’incarner en lui, se manifester à travers lui. Pour insister sur l’actualité de cette conception, je propose de recourir à la notion de « colonialité » telle qu’elle a été élaborée dans la pensée latino-américaine. La colonialité, c’est l’inégalité structurelle et multidimensionnelle qui, depuis les prétendues « Grandes Découvertes », ne cesse de scinder le monde en deux selon des modalités inlassablement renouvelées. Rupture hiérarchisée entre le premier monde et le tiers monde, entre le Nord global et le Sud global, entre le centre et sa périphérie, entre le Blanc et la masse grouillante de ses autres. Pour Fanon, le racisme est avant tout une région de la colonialité.

Citons-le : « Si la culture est l’ensemble des comportements moteurs et mentaux nés de la rencontre de l’homme avec la nature et avec son semblable, on doit dire que le racisme est bel et bien un élément culturel. Il y a donc des cultures avec racisme et des cultures sans racisme »[1]. Et la « culture avec racisme » par excellence, c’est évidemment la culture européenne. L’Européen n’admettra pas aisément que la culture dans laquelle il baigne, en tant qu’elle lui permet à tout moment de s’ériger en instance de légitimation des conduites, est fondamentalement raciste. On connaît bien les objections qu’invoque habituellement l’islamophobe ou le négrophobe, lorsqu’on lui rappelle avec Césaire que ses propos le condamnent, en « y revenant comme par vice, à remâcher le vomi d’Hitler »[2]. Il dira que les nazis étaient des racistes authentiques parce que la hiérarchisation des types humains qu’ils prônaient portait sur leurs constitutions biologiques respectives. Selon cette perspective pauvre et stéréotypée, le seul vrai raciste serait celui qui va chercher dans l’évolution naturelle et la génétique les différences entre les hommes, non celui qui pense une religion comme barbare ou déplore le retard de développement intellectuel et moral d’un continent. D’un côté, ce serait barbarie meurtrière et de l’autre, au contraire, un emploi raisonnable de la faculté de juger. Or Fanon, en pointant les continuités entre le racisme dit « biologique » et un autre racisme dit « culturel », permet de comprendre le caractère fallacieux d’un tel argumentaire.

En effet, il indique qu’au-delà des différents discours dans lesquels il trouve à s’incarner, tout racisme est principalement et essentiellement travaillé par un imaginaire colonial. Même pour les nazis, même pour les médecins eugénistes et racialistes du XIXe siècle, la vie biologique n’a jamais été qu’une métonymie de la naissance et de la mort des civilisations. Fanon décrit un racisme en perpétuelle évolution, qui ne cesse de se renouveler et d’inventer de nouveaux outils ; les sciences de la vie ne furent qu’un milieu parmi d’autres dans lequel il a pu s’incarner. Mais un tel racisme n’est pas moins culturel qu’un autre : il participe également des attributs de la colonialité. C’est pourquoi, quant à la philosophie qu’ils mobilisent, les discours de l’islamophobe ou du négrophobe ne diffèrent pas fondamentalement du mythe nazi.

Consolidant son analyse, Fanon s’attaque à un autre dispositif rhétorique important dans l’entreprise de décrédibilisation des luttes antiracistes contemporaines. À savoir : la tendance impropre à mesurer toutes les manifestations du racisme à l’aune du phénomène génocidaire. L’imminence de l’holocauste semble alors la seule et unique situation sociale pouvant mériter le recours à un antiracisme conséquent. Et les infinies formes de violence raciale, autres que la seule menace imminente de l’extermination physique et systématique, sont considérées comme insuffisamment abjectes pour mériter d’être sérieusement combattues. Or, voilà ce que répond Fanon : « Une société est raciste ou ne l’est pas. Il n’existe pas de degrés du racisme. Il ne faut pas dire que tel pays est raciste mais que l’on n’y trouve pas de lynchages ou de camps d’extermination. La vérité est que tout cela et autre chose existent en horizon. Ces virtualités, ces latences circulent dynamiques, prises dans la vie des relations psychoaffectives, économiques… »[3] Le racisme, comme manifestation incarnée de la colonialité, est imaginatif. L’extermination et le lynchage sont des technologies qu’il a mobilisées et mobilisera encore, mais son arsenal est loin de s’y borner : il y en a de nombreuses versions, euphémisées, apparemment moins brutales. S’ils demeurent toujours présents au regard du colonisé, c’est qu’ils constituent l’a priori historique, le fondement même, de la modernité coloniale. Et Fanon ne manque pas de souligner que lorsque les manifestations les plus violentes du racisme semblent disparaître, c’est souvent qu’elles sont devenues inutile, voire nuisibles, au système colonial lui-même. Ce qui demeure, car c’est là l’essence même du racisme, c’est une constellation de dispositifs plus ou moins raffinées voués à nier l’existence d’une puissance normative non blanche, c’est-à-dire d’une force à la fois créatrice et autonome.

 

Musique noire, sadisme blanc

« Je t’envoie du vrai, écouté par des faux ».

PNL, « Lion ».

 

On va voir à présent comment, jusque dans les pratiques culturelles les plus ordinaires, comme l’écoute par l’esthète blanc d’un disque de blues, Fanon invite à déceler la manifestation de ce qu’il qualifie de lynchage comme virtualité. Il conduit à voir, jusque dans de tels détails, la latence du système colonial et de l’imaginaire de la colonialité dans leur ensemble. Sur ce point, mon interprétation différera de celle d’un lecteur de Fanon qui m’a influencé, considérablement et à de nombreux titres : Lewis Gordon. J’ai plus précisément en tête un passage de son tout dernier livre, What Fanon said[4]. Les superbes pages que Lewis y consacre à la signification du blues sont à la source de mon questionnement sur l’usage de la musique noire comme un incomparable révélateur de la mauvaise foi. Fanon évoque ces moments, dont sont familiers les nègres, où le racisme le plus consistant et le plus retors croit se muer en admiration sincère. Fanon décrit ce phénomène de la manière suivante : « C’est ainsi que le blues, “plainte des esclaves noirs”, est présenté à l’admiration des oppresseurs. C’est un peu d’oppression stylisée qui revient à l’exploitant et au raciste. Sans oppression et sans racisme pas de blues. La fin du racisme sonnerait le glas de la grande musique noire… »[5] Je soutiens que ces phrases n’expriment pas l’opinion de Fanon sur le blues, mais en décortiquent plutôt la réception impropre par un certain public blanc. Une forme de résistance, à moitié inconsciente, à ce qui dans le blues comme dans toutes les manifestations de la puissance créatrice des cultures colonisées, se présente comme possiblement menaçant. Ce simple exemple permet d’éclairer plusieurs notions centrales qu’introduit Fanon dans « Racisme et culture ».

Celui qui n’apprécie le blues ou le jazz que parce qu’ils dépeignent la condition noire, comme le Français d’aujourd’hui qui prétend aimer le rap parce qu’il dépeint admirablement la vie quotidienne des banlieues, ne peuvent que se tromper eux-mêmes et déraisonner sur des mensonges. Ce qu’exprime Fanon, c’est qu’ils admirent cet art en oppresseurs, avec des critères, des goûts, une manière de connaître et de désirer qui rappellent inlassablement leur position dominante, jusque dans leur rapport à ce qu’ils affectent d’aimer. En cela, ils mettent en œuvre ce que j’appelle les imaginaires européens de l’homogénéité. Trois éléments peuvent être ici isolés et chacun d’eux renvoie à une réalité plus large : le vaste terrain de l’opposition sociale entre la colonialité et ses victimes non consentantes. Il s’agit : 1) de la mauvaise conscience ; 2) du pseudo-respect ; et enfin 3) de l’illusion de connaissance.

1) En premier lieu, la découverte de la musique nègre par un public blanc témoigne d’une fêlure dans la certitude de soi absolue qui rendit possible les manifestations les plus sanglantes du colonialisme. La totale abjection des formes culturelles des colonisés n’est plus une donnée certaine. Fanon l’exprime en ces termes : « Le projet du raciste est alors un projet hanté par la mauvaise conscience »[6]. Gardons-nous de voir quelque progrès salutaire dans cette pénétration de la mauvaise conscience dans l’âme européenne. L’obséquieuse commisération, l’identification superficielle aux souffrances de l’esclave ou du nègre ségrégué, participent d’un mécanisme de défense globalement pervers, qui permet au raciste de se convaincre qu’il n’est, tout compte fait, pas si raciste que cela. C’est une tentative inadéquate de résoudre une contradiction patente entre l’injustice de la société réellement existante et l’expérience que l’auditeur de blues souhaiterait en faire. Il va chercher dans les complaintes jazzistes les stigmates du mal que ses semblables ont causé. Ce faisant, c’est sur lui-même que son attention se focalise : sur la force, la brutalité de ses ancêtres qui ont été capables d’éventrer l’océan et d’essoucher des nations entières. Et c’est dans les ruelles étroites de ce narcissisme qu’il part en quête du sublime. À travers sa mauvaise conscience, le colon négrophile s’offre à lui-même l’émoi du pardon, comme une très petite croix dont il condescendrait à alourdir ses épaules.

2) La mauvaise conscience du raciste, en tant que rapport inauthentique à soi, se double d’un rapport inauthentique à la condition noire. Fanon le décrit comme un « pseudo-respect [qui] s’identifie en fait au mépris le plus conséquent, au sadisme le plus élaboré »[7]. Mobiliser la notion de sadisme, c’est d’emblée se situer sur le plan du désir ; plus tard, Fanon l’emploiera pour évoquer les tortionnaires français lors de la guerre d’Algérie. Il dira leur désir de devenir tout, de réduire l’humanité de l’autre à la seule expérience de la souffrance. N’y a t-il pas là un écho de la tendance des amateurs de blues dont parle Fanon ? Mais surtout, il importe de souligner que le pseudo-respect qu’il évoque est une constante des rapports entre le pouvoir et les colonisés. Fanon cite la création d’institutions artificieuses, épousant prétendument les intérêts et les modes de vie de ces derniers, mais visant en réalité à les contrôler et à les mystifier. Aujourd’hui, il en va ainsi d’une organisation comme la LICRA, qui se clame antiraciste, mais n’a d’audace que pour censurer les manifestations de solidarité avec la cause palestinienne, ou pour accréditer le mythe débilitant d’un « racisme anti-blancs ». Ces exactions illustrent et confirment la pertinence de l’idée fanonienne d’un « pseudo-respect » adressé aux intérêts des victimes du racisme. Il cache un sadisme, c’est-à-dire une volonté de faire disparaître lesdites victimes en alimentant une confusion entre la position confortable du colon et celle des colonisés. Il y a là une entreprise de dissolution, pour ne pas dire de démolition, des identités politiques réfractaires.

3) Ainsi, rassuré par l’acceptation de sa mauvaise conscience, gratifiant désormais les nègres de son pseudo-respect sadique, l’amateur de musique noire se redécouvre absolument sûr de lui-même. À présent, il sait. Le colon, écrit Fanon, dit toujours « les » connaître, « eux », les colonisés ; c’est qu’il se livre à une « objectivation maximum » par laquelle il se persuade qu’il connaît « les gestes, les pensées qui définissent ces hommes »[8]. Mais, comme il l’exprimera clairement dans Les Damnés de la terre, cette connaissance est d’une nature très particulière : « le colon a raison quand il dit “les” connaître. C’est le colon qui a fait et qui continue à faire le colonisé. Le colon tire sa vérité, c’est-à-dire ses biens, du système colonial »[9]. Le mode de connaissance colonial ne sait d’une chose que ce qu’il y a mis lui-même. Du blues, l’amateur blanc ne sait que ce qui procède de l’oppression blanche et, in fine, c’est à cette oppression qu’il rend grâce.

Or Fanon invite à envisager la question sous un tout autre angle, en refusant la monopolisation par le raciste de la lecture légitime. Ce qui est en jeu dans l’expérience de la contradiction violente, qui est l’une des sources des musiques noires, pourrait s’éclairer en recourant à une formule célèbre du penseur africain-américain W.E.B. Du Bois : « C’est une sensation bizarre, cette conscience dédoublée, ce sentiment de constamment se regarder par les yeux d’un autre, de mesurer son âme à l’aune d’un monde qui vous considère comme un spectacle, avec un amusement teinté de pitié méprisante. Chacun sent constamment sa nature double – un Américain, un Noir ; deux âmes, deux pensées, deux luttes irréconciliables ; deux idéaux en guerre dans un seul corps noir, que seule sa force inébranlable prévient de la déchirure »[10]. Constater, voire déplorer, les inextricables contradictions du vécu noir est une chose ; mais ce que le goût colonial du blues est profondément incapable de reconnaître et d’appréhender, c’est bien la réalité de cette force inébranlable dont parle Du Bois. La mauvaise conscience, le pseudo-respect et la fausse connaissance ont amené le raciste à goûter dans le blues les stigmates du mal qu’il a fait, mais l’ont rendu incapable d’appréhender presque tout ce qui s’en écarte.

En effet, la force et l’originalité de la musique nègre ne sauraient se borner à la seule expression d’une intense expérience de la contradiction vécue : un tel affect participe (à des degrés divers) de tout processus de création artistique. Ce qui importe, comme le souligne Du Bois, c’est la force, l’endurance, l’inventivité qui surgissent hors des conditions de vie invivables. Le raciste détourne son regard de cette force inébranlable en l’interprétant comme un simple produit de la domination, alors que c’est surtout ce qui échappe absolument et scandaleusement à sa maîtrise. Bien sûr, l’auditeur n’a d’autre choix que de la percevoir, et elle est la source réelle de sa jouissance esthétique, mais il est aussi forcé d’y résister : il doit refuser de l’admettre et de le comprendre, car ce serait compromettre sa position dominante. Ce serait reconnaître l’existence d’une menaçante puissance noire dont le blues, le jazz, le rap sont autant de vecteurs. Le raciste se refuse à déchiffrer dans la musique la conséquence ultime de l’asservissement : la manifestation de capacités de résistance à l’extrême violence et d’une inventivité hors du commun.

L’une des expressions de cette puissance réside en ceci que les musiques noires, elles aussi, sont porteuses d’une connaissance. Mais c’est une connaissance d’une toute autre nature que la connaissance coloniale qui ne sait d’une chose que ce qu’elle y a mis elle-même. Le colonisé, lui aussi, connaît le colon. Il le connaît probablement mieux que ce dernier ne se connaît lui-même, car il s’est rendu capable de connaître l’autre en tant qu’autre, sans abolir son altérité, sans la persécuter et sans l’exterminer. C’est pourquoi, comme le dit Fanon dans « Racisme et culture » : « La fin du racisme commence avec une soudaine incompréhension »[11]. La dissolution du racisme ne débute pas, comme le croient les moralistes, par la découverte de l’idée que l’autre est « comme moi », mais avec une sidération face à l’existence d’une altérité radicale, et d’une force inébranlable.

 

Norman Ajari, membre du PIR

 

* Intervention de Norman Ajari à la table ronde : Fanon, poésie, littérature et engagement, le 9 décembre 2015, lors de la conférence « Frantz Fanon, penseur et militant décolonial » organisée par la Fondation Frantz Fanon.

 

Notes

[1] Fanon Frantz, Œuvres, Paris, La Découverte, 2011, pp. 715-716.

[2] Césaire Aimé, Discours sur le colonialisme (1955), Paris, Présence Africaine, 2004, p. 53.

[3] Fanon Frantz, Œuvres, p. 724.

[4] Gordon Lewis R., What Fanon said. A philosophical introduction to his life and thought, New York, Fordham University Press, 2015, pp. 87-91.

[5] Fanon Frantz, Œuvres, p. 720.

[6] Ibid., p. 719.

[7] Ibid., p. 718.

[8] Idem.

[9] Ibid., p. 452.

[10] Du Bois W.E.B., Les Âmes du peuple noir (1905), trad. Magali Bessone, Paris, La Découverte, 2007, p. 11.

[11] Fanon Frantz, Œuvres, p. 726.

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