Hichem Miraoui, assassiné en France parce que arabe et musulman

À Puget-sur-Argens, un raciste décomplexé n’a pas hésité à abattre froidement son voisin tunisien, Hichem Miraoui, Allah y Rahmou, de cinq balles dans le corps. C’est le second assassinat islamophobe en l’espace de quelques semaines, après l’assassinat de notre frère Aboubakar Cissé, qui s’ajoute aux attaques de mosquées et aux agressions quotidiennes contre des musulmans et des musulmanes. Le tueur a également tiré sur Afik B., un jeune homme kurde de 25 ans. Il ne fait pas de doute quant à l’intention raciste et islamophobe de cet acte. Avant et après son passage à l’acte, le meurtrier a d’ailleurs diffusé sur son compte d’un réseau social des vidéos au contenu raciste en guise de manifeste. Affirmant son « allégeance au bleu-blanc-rouge » et disant vouloir mourir « pour la France », il y étale sa haine des arabes, des maghrébins, des musulmans, des noirs, des sans-papiers ainsi que des militants de gauche et des soutiens du peuple palestinien. Il dresse même, pour le justifier, un parallèle entre son geste et la guerre génocidaire israélienne à Gaza.

Le nom d’Hichem Miraoui vient s’ajouter à la liste de nos martyrs assassinés par l’ordre raciste en vigueur dans ce pays. Un ordre qui ne cesse de banaliser la violence contre les musulmans, les noirs, les rroms et les exilés, et tente de se dédouaner constamment de ses manifestations sanglantes les plus spectaculaires.  Cet assassinat est politique et prend son sens dans le contexte plus large d’une islamophobie politique et médiatique débridée soutenue au plus haut sommet de l’Etat. Elle prend également appui sur la normalisation et l’enracinement du Rassemblement National dont le tueur se revendique un fervent soutien.

La seule voie vers la mise à bas de cet ordre racial passe par l’abolition de l’ensemble des dispositifs racistes et islamophobes, et par la construction, entre autres, de la puissance des musulmans en France par les musulmans eux-mêmes. Elle ne passe pas par des condamnations morales ou par l’application de la catégorie de « terroriste » aux tueurs racistes. Le concept de « terrorisme » est irrémédiablement racialisé en s’appuyant sur un système de contrôle et de persécution érigé contre les musulmans, les colonisés et l’ensemble des descendants de la colonisation et de l’esclavage.

Comme tant d’autres avant lui, Hichem Miraoui est mort parce qu’il était musulman. Un musulman n’a pas besoin de commettre un délit ; sa seule existence est déjà un délit. De nouveau meurtris, nous adressons nos condoléances les plus émues à la famille et aux proches d’Hichem Miraoui. Nous saluons notre frère Afik B., blessé, ainsi que sa famille et ses amis. Nous saluons également la communauté musulmane du Var qui connait, si intimement et depuis si longtemps, la haine et le mépris racial.

إنا لله وإنا إليه راجعون

PIR

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