Synonyme

De quoi l’islamophobie est-elle le nom ?

Dix-huit coups de couteaux dans l’enceinte d’un tribunal allemand, « démocratie occidentale exemplaire »; voilà ce qu’à reçu Marwa El Sherbini jeune égyptienne pharmacienne de formation, mère d’un enfant de 3 ans et enceinte de 3 mois. Tuée par un jeune allemand qui la considérait comme une terroriste, une islamiste parce que musulmane voilée.

Comment en est-on arrivé là ? Qu’est-ce qui a pu permettre un tel déferlement de haine ? La folie d’un homme seul ? Réponse facile que certains se sont empressés d’évoquer. L’islamophobie ici est patente. Ceux qui nient son existence continueront pour mieux cacher leur complicité implicite des prochains crimes islamophobes. Surtout en France, où le crime n’a pas fait la une des journaux contrairement à la nouvelle croisade des biens-pensants: la burqa. Serait-ce illogique de voir dans tout cela un lien ? D’essayer de comprendre ce qui se cache derrière toute cette déferlante islamophobe en Occident ?
J’aimerais commencer par donner différentes motivations, qui toutes ont une part de responsabilité dans ce crime qu’est l’islamophobie. D’abord et avant tout l’islamophobie est simplement un racisme déguisé en critique religieuse. En France, cela peut passer de se dire islamophobe mais c’est plus difficile de se déclarer raciste. On prend alors le prétexte de la religion pour casser du basané, du noir, de l’arabe, du jeune de banlieue diront certains (dixit Eric Zemmour).

Le deuxième nom de l’islamophobie est spécifiquement français, c’est le laïcisme. Les laïcards, qui sous prétexte de la séparation de l’église et de l’état font tout pour diaboliser et stigmatiser les musulmans. Cela a commencé par une loi d’exception qualifiée de raciste par Human RightsWatch. Ce racisme déguisé est appliqué dans toute la société, de la maternité à l’université : certains veulent faire manger du porc à des musulmans au nom de la laïcité, d’autres excluent des étudiantes musulmanes voilées de l’université au nom de la laïcité. Dans les hôpitaux, l’arrêt du remboursement par la SS de la circoncision est symptomatique du climat islamophobe. De plus certains hôpitaux se permettent de donner des repas laïcs, c’est-à-dire haram, à des musulmans et empêchent certains patients de choisir leurs médecins. Dans la justice on remet en cause le droit pour mieux stigmatiser encore et toujours les mêmes populations. Sans parler des faits divers hautement symboliques : refus d’entrée dans des festivals, des mairies, à l’école, dans des bus sous prétexte de la laïcité systématiquement passés sous silence. Si cette laïcité-là n’est pas de l’islamophobie, eh bien, moi je suis le pape en personne.
Spécifiquement à la France il y a aussi cette haine, ce mépris général de tout ce qui est religieux, qu’un jeune catho dise qu’il va à la messe le dimanche et tout de suite on va se moquer de lui. Que cette théophobie, « religiosophobie » aurait dit Vincent Geisser, ait des explications dans l’Histoire mouvementée de la France entre le peuple et l’Eglise, je n’en doute pas. Mais le fait est que ce sentiment mélangé à de l’ignorance favorise grandement l’islamophobie. Comble de l’ironie ces ignorants théophobes se retrouvent alliés de fait avec les intégristes, les extrémistes religieux chrétiens qui voient dans l’islam le retour de leurs croisades antimusulmans.

Ensuite puisque tout phénomène ne nait pas hors contexte mais d’une Histoire. Il se trouve que la mondialisation impérialiste voit dans l’Islam un obstacle à sa déferlante consumériste, matérialiste, usurière et libertine: trouvant dans l’islam le prétexte parfait pour vendre son idéologie et militariser le monde au travers de sa prétendue quête de sécurité.

Et pour ne pas être en reste et rajouter à la polémique, last but not least, l’islamophobie a aussi pour nom une fameuse idéologie. En grattant bien derrière toutes les motivations que j’ai précédemment citées on peut leur trouver des accointances avec nommément le sionisme et plus particulièrement le national sionisme, sa version extrémiste et éradicatrice de toute velléité de résistances de la part des arabes, des musulmans. Nous savons qu’en son temps Tariq Ramadan pour avoir évoquer le lien de certains prétendus intellectuels humanistes avec le national sionisme et leurs prises de positions islamophobes a essuyé critiques, calomnies et censure. Cependant on ne remettait pas en cause le fond de ce qu’il affirmait mais plutôt la forme de ses affirmations. Mais regardons la vérité en face, des sites d’extrême-droites racistes et blancs s’allient avec des extrémistes sionistes. Des islamophobes anti-arabes sont accueillis à bras ouverts par des organisations sionistes. Des livres polémiques sur la condition des femmes, sur les jeunes en banlieues et à l’école, écrits par des auteurs en mal de renommée sont soutenus par des intellectuels largement pro-israéliens. Ces soi-disant défenseurs de la laïcité contre un islam agressif qui jugent toute critique d’Israël antisémite. Des extrémistes chrétiens souvent antisémites alliés objectifs des sionistes crachent et insultent l’Islam.

Et bien sûr autour de ces différents noms de l’islamophobie gravitent toujours les mêmes lâches, vendus, traîtres, hypocrites et autres supplétifs de la haine. Pas besoin de les nommer ce sont en général toujours les mêmes qu’on médiatise.

Moa Bara, membre du Parti des Indigènes de la République

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