Avec le vote de la nouvelle loi Immigration, l’Etat français intègre de nouvelles dispositions visant à approfondir les lignes raciales dans ce pays et à renforcer le racisme étatique, administratif, policier, judicaire et social. Un mot s’impose : apartheid. Mais faut-il préciser aussitôt que cet apartheid se caractérise par une sophistication rarement aussi prononcée. Dans le même pays, dans un même quartier, des indigènes seront soumis, encore plus qu’ils ne l’étaient jusqu’alors, à des traitements éclatés, les exposant à une vulnérabilité et un appauvrissement accrus.
Nos frères et sœurs sans papiers se voient condamner à une vie sans aucun autre horizon que l’exploitation et l’absence des droits minimaux, à commencer par celui de se soigner, tout en étant renvoyés à la terreur policière.
Nos frères et sœurs détenteurs d’une carte de séjour se voient priver des mêmes droits sociaux, avec le regroupement familial rendu plus difficile et long, et la mise en place de conditions si restrictives aux prestations sociales. A quoi s’ajoute, de manière sinistre, la possibilité de refus ou de retrait du titre de séjour au nom d’une incompatibilité aux dits « principes de la république », largement islamophobes.
Nos frères et sœurs nés en France de parents étrangers se voient contraints de demander la nationalité française à partir de 16 ans, qui sera refusée en cas de condamnation pour « crime ».
Nos frères et sœurs détenteurs de la nationalité française, en même temps qu’une autre, voient la valeur de leur nationalité dégradée par la possibilité élargie de la déchéance de la nationalité.
Ces dispositions parmi bien d’autres doivent être bien comprises dans leurs implications. L’existence d’un corps national légitime est réaffirmé par la loi, mais cette réaffirmation se fait en fracturant encore plus le peuple indigène, qui se retrouve divisé en des catégories encore plus nombreuses au regard des droits qui leur sont attribués. C’est face à cet apartheid qui tend à nous fragiliser et à nous diviser, jusqu’à l’intérieur même de nos familles, que nous devons nous lever. Rejoignons les mobilisations en cours, notamment celles menées par les sans-papiers.
PIR