Il y a quelques semaines, un incident à agité les débats entre parents d’élèves d’une école primaire de la région lyonnaise. La mère d’une élève racontait ainsi dans un débat récent cette anecdote : Pour préparer la fête de l’école, les enfants apprennent quelques chansons. L’équipe enseignante a pris l’habitude de leur en faire apprendre certaines dans des langues étrangères. Chansons anglaises, allemandes, espagnoles… Mais voici que cette année, les enfants ont ramené dans leurs cahiers le texte de l’une de ces chansons, avec une transcription phonétique des paroles : une chanson en arabe. Ce scandale n’a pas tardé à émouvoir certains parents. Et ce qui devait arriver arriva, dans le cours des discussions qui s’en sont suivies, une mère de famille a fait observer que cette chanson (une chanson pour enfants parfaitement anodine) ne pouvait pas être admise pour la fête de l’école, parce que cela serait contraire au principe de laïcité. Parce qu’enfin, nous sommes en République !
Cela mérite-t-il un commentaire ? Cette mère de famille avait bien compris le sens profond du mésusage désormais bien acquis de l’appel à la laïcité. Il n’a bien souvent plus rien à voir avec l’indépendance réciproque de l’État et des religions. Depuis la loi anti-foulard de 2004, pour beaucoup, il signifie simplement ceci : « Il y en a marre des bougnoules ! »
Laurent Lévy