Médaille

Les leçons de la médaille de l’antiracisme offerte à Brice Hortefeux par la très sioniste UPJF

J’ai appris que Brice Hortefeux a reçu un prix pour sa lutte contre le racisme. Surpris au début j’interroge :

– Charlie Hebdo se met à distribuer des prix aux ministres maintenant ?
– Non c’est l’union des patrons juifs de France qui lui a passé le prix. C’est dingue non ?

En apprenant que c’est UPJF qui a refilé ce prix, je ne comprend pas du tout la surprise de mon interlocuteur. Ayant décidé de dépoussiérer mon carnet d’adresse, je prend un de ces airs graves, signe d’une profonde réflexion et en profite pour commencer à effacer son numéro de mon répertoire.

Cet ami était donc surpris. Mais qui sont ces gens pour décerner un prix de l’antiracisme ? Et en plus à Hortefeux ! Celui qui dit qu’un arabe ça va, mais plus bonjour les dégâts. C’est une honte. Et patati ! Et patata ! Je verrais ça plutôt autrement. Certes on peut se demander quelle est la qualité de UPJF pour remettre un prix de l’antiracisme. Que cette organisation, qui soutient avec force l’état israélien, offre le « prix du sionisme » cela ne surprendra personne, mais le trophée de l’antiracisme remis par une organisation qui soutient un état raciste qui pratique l’apartheid… Et si en fait c’était un prix pour soutien à la cause de Tel Aviv, maquillé en trophée de l’antiracisme, qui avait été remis ? Cela aurait plus de sens et d’ailleurs ça colle parfaitement à la réalité.

Un ministre qui a mené la chasse aux noirs et aux arabes pour « les renvoyer chez eux » est-il en contradiction avec la politique israélienne ?

Non. Et ce ne sont pas les douaniers de l’aéroport de Tel Aviv qui diront le contraire.

Un ministre qui affirme, entre autres, qu’il faut se débarrasser des arabes pour vivre tranquille est-il en contradiction avec le sionisme ?

Non, il nage même en plein dedans.

On demande souvent comment fait-on le lien entre les résistances palestiniennes et libanaises face à l’état israélien et nos luttes en France. Et bien si vous ne voyez pas le lien, sachez que la remise de ce prix montre bien que nos ennemis, eux, le voient très clairement ce lien. Tâchons d’éclaircir ce point. Pour cela je vous propose de répondre à quelques questions.

Première question :

Est-ce que l’état israélien pourrait coloniser, voler les terres, affamer et tuer les arabes palestiniens aussi facilement si ici nous n’avions pas un sous statut social ? J’entends par là que si le gouvernement français admet, par exemple, qu’un flic peut abattre sans trop d’ennui un noir ou un arabe pour préserver son identité nationale, ce n’est pas la France qui grognera lorsqu’un palestinien se fait mutiler au phosphore blanc pour sauver l’identité israélienne. Ces deux états s’étant définis un même ennemi : le non-blanc1. Ce n’est pas dans un pays où les discriminations racistes sont généralisés à tout les niveaux (emploi, école, logement, transport, divertissement, droit, justice, accès aux services publiques, etc…) que l’on dira « ce n’est pas bien de maltraité des arabes ».

Donc le racisme ici soutient la politique israélienne.

Deuxième question :

Est-ce que la politique israélienne nuit ou renforce le racisme ici ? Quand on admet que l’état israélien peut s’assoir sur le droit international et tuer palestiniens et libanais, on ne remet pas en cause son propre racisme, au contraire cela le renforce. Une bonne illustration de cela est ce que j’appellerai la « sous-traitance de la ratonnade ». Si on laisse des organisations sionistes tels que la LDJ ou le BETAR faire des chasses à l’arabe en toute impunité, quand on ne les protège pas de manière explicite, c’est, entre autres, au nom du soutient aux politiques israéliennes. Dans la pratique, la police a moins besoin de se mouiller en molestant des arabes pour les remettre à leur place puisque la LDJ rempli, en partie, cette fonction.

Il est claire que lorsque les israéliens bombardent les palestiniens et les libanais, cela renforce la domination raciste en France et que la réciproque est également vrai.

Un autre bon exemple de cela est l’islamophobie. Israël fait fasse à de fortes résistances de la part de mouvements de résistance islamo-nationaliste tel que le Hamas et le Hezbollah. Un renforcement de l’islamophobie est un affaiblissement des soutiens de ces résistances, et vice-et-versa. Certains disent « je suis islamophobe donc je vais nuire à des mouvements islamo-nationalistes », et d’autres « je veux nuire aux mouvements islamo-nationalistes, donc je vais jouer la carte de l’islamophobie pour y parvenir. » Il est donc peu étonnant que les pires islamophobes, à de rares exceptions près, sont des soutiens actifs des projets israéliens. Il est peu étonnant que les Philippe Val, les BHL, les Finkielkrault, les Alexandre Adler, Yvan Rioufol et autres Chouraqui affirment que musulman et arabe riment avec antisémite tout comme pro-palestinien ou toute personne critiquant Israël.

Le racisme d’ici renforce bel est bien les politiques israéliennes et les politiques israéliennes renforcent le racisme d’ici. La boucle est bouclé.

Des organisations sionistes qui font semblant de dénoncer l’islamophobie

Je sais ce que certains vont me dire. Des organisations sionistes, tel que le CRIF ou UEJF, ont dénoncé des actes islamophobes, ils ne le sont donc pas. Ceci est un piège grossier. Pour le montrer je vais paraphraser le récent lauréat du sionisme, Brice Hortefeux :

« Il faut toujours condamner un acte islamophobe. Quand on en condamne un ça va, c’est quand on en condamne beaucoup qu’il y a des problèmes »

Prenons maintenant par exemple Yvan Rioufol, islamophobe auteur du bloc-note du Figaro, qui a été invité par l’UPJF le jours de la gratification d’Hortefeux. Ce dernier nous apprend que que la hausse du nombres d’actes antisémite « montre une montée en puissance de l’islam radical dans une paertie de la communauté musulmane française ». Sans plus d’argument que les musulmans sont potentiellement antisémite parce que musulmans, Rioufol, chroniqueur au Figaro, affirme que les musulmans sont de méchants antisémites. Est ce que l’UEJF, ou le CRIF, dénonce l’infâme islamophobie de l’invité de UPJF ? Non. Et pourquoi donc ? Car ils pensent la même chose et que dire cela serait aller à l’encontre des intérêts israéliens.

Il est claire que ce type d’organisations, qui protègent également des groupes comme la LDJ lorsque certains de leurs membres se retrouvent face à la justice après qu’ils aient commis quelques violences, a besoin de ne pas paraître raciste, en générale, ou islamophobe, en particulier. Aussi, elles caressent des musulmans, des noirs ou des arabes de la mains gauche, pendant que de leur main droite elles soutiennent non seulement un état qui pratique l’apartheid, viole les lois internationales et les cessé-le-feu, mais aussi des groupes extrémistes qui, ici, molestent les basanés et ceux qui osent se dresser face aux politiques israéliennes. Bref ils tentent de masquer leur propre islamophobie en dénonçant celle d’autres. Il est bon de se rappeler que la réaction du CRIF, lorsque Jean-Marie Le Pen accéda au second tour des élections présidentielles en 2002 : « c’est un message à tout les musulmans de France ».

Atman Zerkaoui, membre du mouvement des indigènes de la république

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