La mosquée de Pessac et son président viennent de remporter une nouvelle victoire contre la Préfecture de Gironde et le Ministère de l’Intérieur, qui avaient assigné notre frère Abdourrahmane Ridouane à résidence et lancé contre lui une procedure d’expulsion vers le Niger. Le Tribunal judiciaire de Bordeaux a finalement rendu aujourd’hui un avis défavorable à cette expulsion.
Depuis 2015 et la folle accélération de l’islamophobie d’Etat et de l’inquisition antiterroriste, la Mosquée de Pessac a été, comme de nombreuses mosquées en France, l’objet d’un acharnement judiciaire visant à obtenir sa fermeture administrative. La Préfecture de la Gironde a toujours échoué dans ses tentatives, avec une double victoire pour la Mosquée de Pessac en mars 2022 devant le tribunal administratif de Bordeaux, et en avril 2022 devant le Conseil d’Etat à Paris. Nous saluons cette nouvelle victoire, conscients également que l’épreuve n’est pas terminée, dans un contexte où s’aiguisent les menaces contre les musulmans et leurs leaders, sur fond de criminalisation du soutien à la lutte légitime des peuples colonisés.
Abdourrahmane Ridouane est un soutien de longue date des luttes des musulmans français pour leur souveraineté et des luttes des peuples africains contre le joug « néo » colonial de l’ancienne métropole, et ceci constitue bien évidemment un motif supplémentaire de ciblage par les autorités et l’extrême droite. L’inquisition antiterroriste islamophobe qui s’abat aujourd’hui sur les soutiens de la Palestine tente de salir Abdourrahmane Ridouane pour avoir soutenu la résistance légitime du peuple palestinien. À la persécution judiciaire s’ajoutent les attaques des bandes d’extrême droite sur la mosquée de Pessac elle-même, régulièrement couverte de slogans racistes par des groupuscules suprémacistes blancs.
Le génocide en Palestine a révélé plus clairement que jamais les lignes de force des camps qui se font aujourd’hui face. L’extrême-droite française, main dans la main avec le gouvernement français et une bonne partie du champ politique blanc embrasse la défense de l’état colonial d’Israel comme une lutte existentielle. Abdourrahmane Ridouane, et avec lui l’ensemble des soutiens du peuple palestinien, et tous ceux qui résistent à l’ordre colonial raciste sont traités comme des menaces car leur existence signifie précisément un sujet politique en construction. Mais le camp des Coalisés, avec l’horreur génocidaire dont il se rend coupable, a déjà perdu, stratégiquement, moralement mais surtout politiquement.
Nous saluons le courage, la patience, l’endurance et la foi avec lesquels Abdourrahmane Ridouane fait face à la répression et à l’arrogance du pouvoir islamophobe français. Dans la continuation de son combat, qu’il sache qu’il peut compter sur tout notre soutien politique et oummatique, aux côtés de tous ceux qui, chaque jour, ébranlent un peu plus les fondations de la forteresse coloniale.
L’ordre colonial perdra. La Palestine et la Justice vaincront.
Soutien à Abdourrahmane Ridouane et à la mosquée de Pessac !
PIR
