C’est l’incompréhension dans la rue Charles-Escot. Personne ne comprend comment les choses ont dégénéré ce mardi 13 juillet.
Alors que la famille Azaroual s’apprête à partir en vacances pour trois semaines, Tarik, fils de Mohammed Azaroual, résident de la rue depuis 32 ans, est interpellé par un voisin pour une histoire de stationnement. Après avoir proféré des insultes racistes, le voisin sort un couteau. Effrayée, Fadoua Azaroual, essaye de calmer les deux hommes. Des habitants interviennent pour les séparer. C’est alors que le voisin irascible agrippe Fadoua par le col de sa tunique, lui donne un coup de genoux au ventre ainsi qu’un coup-de-poing au visage avant de la jeter contre le garage. Enceinte de 4 mois, la mère âgée de 32 ans a le nez cassé, des douleurs au ventre et au dos ainsi qu’un traumatisme crânien. Par chance, le bébé n’a rien. La mère est toujours hospitalisée à Albi.
Une famille modèle d’intégration
« La famille Azaroual c’est une famille exemplaire, ce sont des gens adorables », témoigne Didier Domenech, gérant du Lion d’or, le restaurant d’à côté. Une famille décrite par tous « sans problème », « très bien intégrée », d’après l’adjointe au maire de Gaillac, Marie-Françoise Bonello. Ainsi, le fait divers a provoqué la stupeur dans le quartier. Le fils, Tarik, joue au rugby à Gaillac et Fadoua, ancienne assistante d’éducation, lutte contre l’illettrisme à Graulhet. « On n’a jamais senti de racisme, on n’a jamais eu de soucis ! », témoigne Tarik, désemparé. « Je ne comprends pas qu’il puisse faire ça et rester libre d’aller et venir », ajoute-t-il. L’homme a en effet provoqué Tarik Azaroual à nouveau jeudi soir. D’après un témoin direct, le voisin aurait bloqué Tarik dans la rue avec sa voiture alors que ce dernier déposait ses deux enfants chez leurs grands-parents. « Il l’a insulté, c’était clairement une agression raciste », explique le témoin qui ajoute : « Il faut faire quelque chose sinon cela va mal se terminer ». Les gendarmes de Gaillac sont intervenus mardi et jeudi soir. Ils mènent l’enquête. La famille a reçu des lettres de soutien de tout le voisinage.
Elle témoigne sous le choc
Elle nous a reçus hier sur son lit d’hôpital, le visage tuméfié, les sanglots dans la voix. « ça me tient vraiment à cœur de parler parce que je ne comprends pas… ça a été tellement violent ! J’ai perdu connaissance et quand je me suis réveillée j’ai vu mon fils pleurer et crier « Maman elle va mourir ! « , je saignais du nez, je n’arrivais plus à ouvrir un œil, tout mon corps me faisait mal. Qu’est ce qu’on a fait ? Je ne comprends pas ce monsieur. Le lendemain je me suis dit que cela devait être à cause de mon voile vu qu’il nous a traité de « sales Arabes « ».
Julie Crenn
SOURCE : La Dépêche
Post Scriptum de la rédaction du site : L’idée que l’islamophobie d’état donne le feu vert aux agressions islamophobe ne semble toujours pas à l’ordre du jour. Pour preuve, la journaliste n’a pas évoqué la loi islamophobe sur le niqab votée le jour de l’agression.