Si les nervis de la LDJ auraient voulu « discuter » avec nous, eh bien c’est raté : nous étions à 2000 km de Paris, à Belgrade, où notre film a été présenté au 58e Festival de film documentaire et de court métrage, ce week end.
En fait, nous étions en train d’admirer le Danube avec un couple d’amis depuis la forteresse turque qui domine Belgrade, lorsque le responsable du cinéma St Michel nous a appelé pour nous raconter ce qui venait de se passer :
Equipés d’antivols, le commando (formé de jeunes gens très excités) a tenté d’enfermer le projectionniste et l’ouvreuse derrière la caisse du cinéma afin de pouvoir interrompre la séance. Mais le personnel du cinéma a courageusement résisté à l’agression et appelé la police.
Visiblement surpris par cette résistance inattendue, les brutes ont rapidement pris la fuite, après avoir frappé le projectionniste, et promis de brûler le cinéma. Ils ont collé dans le hall les autocollants de la Ligue de Défense Juive, et jeté des tracts haineux. Une plainte a été déposée par le projectionniste, le directeur du cinéma envisage les suites judiciaires et dénonce l’agression contre son cinéma. Alertés dans la soirée, plusieurs sympathisants de la lutte pour les droits humains en Palestine ont accouru sur les lieux pour apporter leur soutien au personnel du cinéma. Ils se sont donné rendez-vous aux prochaines séances.
Après les pressions diverses des groupes intolérants pro-israël qui ont conduit à la déprogrammation du film à Versailles, et d’un débat à Ris Orangis, le 16 mars, les menaces et intimidations de leurs nervis racistes (dont le guide spirituel le rabbin Meir Kahane appelait à tuer les Arabes et à former le grand Israël sur toute la Palestine après en avoir expulsé tous les Palestiniens) ne nous empêcheront pas de continuer à animer sereinement les projections du film à Paris et ailleurs.
Samir Abdallah et Khéridine Mabrouk