Le pouvoir colonial français, à l’image de l’Etat génocidaire d’Israël qu’il soutient, poursuit sa fuite en avant en ciblant tous ceux qui osent résister à la chape de plomb qu’il veut faire peser sur la solidarité avec la résistance du peuple palestinien.
C’est aujourd’hui notre frère Elias d’Imzalène qui se voit signalé par le Ministère de l’Intérieur au Procureur de la République pour avoir appelé à ce qui devrait être un devoir évident pour tous : lutter pour mettre un terme au génocide du peuple palestinien et à la complicité de l’Etat français et des pays occidentaux dans sa poursuite. Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête pour provocation à la « haine », à la « violence » et à des « crimes portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ».
Tandis que l’État français poursuit ses livraisons d’armes et ses échanges sécuritaires avec Israël, et reçoit ses représentants avec tous les honneurs, une coalition d’inquisiteurs et de censeurs s’est lancée dans une police du langage où toute référence à consonance arabe ou islamique devient le motif d’une criminalisation, en menaçant de mettre l’ensemble du lexique de la libération du peuple palestinien hors-la loi. Les officines pro-israéliennes de l’antiracisme officiel participent de cet ahurissant renversement où ceux qui luttent contre un génocide se voient traités comme des menaces. Et ces méthodes d’intimidation racistes fonctionnent bien dans un pays travaillé par des décennies de propagande et de politiques islamophobes, comme en témoigne la récente communication lamentable d’un syndicat de gauche se désolidarisant de notre frère.
La perspective d’un homme musulman s’adressant à une grande foule terrorise manifestement les médias du colonialisme. On y voit les nouveaux petits plumitifs de l’extrême droite s’étonner qu’Elias « assume » encore de porter une barbe et ne l’aie même pas raccourcie sous la pression de l’oppression islamophobe. La persistance des mobilisations de soutien à la résistance du peuple palestinien et la présence de l’islam dans l’espace public sont tous deux un désaveu permanent pour les fantasmes de domination et de domestication qui orientent les politiques françaises en direction de l’immigration post-coloniale depuis des décennies.
En France comme en Palestine, l’islamophobie est un des piliers de la machine coloniale. Le pouvoir français s’alarme de l’émergence de nouveaux leaders musulmans et s’attache par tous les moyens à démanteler les structures de la vie politique et associative musulmane en France, de manière encore plus débridée depuis l’adoption de sa honteuse Loi Séparatisme. A l’image de notre frère Abdourrahmane Ridouane, président de la Mosquée de Pessac aujourd’hui menacé d’expulsion vers le Niger pour sa lutte contre l’islamophobie et son soutien à la résistance palestinienne, ou encore de l’Imam Ismail de la mosquée des Bleuets à Marseille, tous les prétextes et tous les mensonges sont bons pour poursuivre, faire taire et disparaitre les voix musulmanes discordantes. Et pourtant rien n’y fera, car l’Etat français doit également faire face au soulèvement de tous les peuples qu’il prétend encore maintenir sous sa domination. De l’Afrique à la Kanaky, en passant par la jeunesse des quartiers de l’immigration, les fronts sont nombreux et se multiplient pour l’Etat colonial.
Notre frère Elias d’Imzalène, et tous nos autres frères et soeurs de résistance menacés, perquisitionnés, emprisonnés ou expulsés peuvent compter sur notre soutien plein et entier et notre solidarité active face à machine de répression coloniale et islamophobe.
Nous ne nous tairons pas face à l’oppression, au mensonge et à l’injustice manifeste. Un jour viendra où les responsables et les complices du génocide palestinien seront désignés et jugés. Ce jour-là sera celui des justes et de ceux qui auront su endurer face à la déchéance morale et à la fureur du monde colonial.
Leur plus grande crainte est que nous n’ayons pas peur. Nous savons qu’en France comme en Palestine se confrontent le camp du colonialisme et le camp de la libération. Et en France comme en Palestine, nous savons que nous vaincrons.
PIR