Communiqué du Collectif IDF du Mouvement des indigènes de la République

Procès Kemi Seba : Non au deux poids, deux mesures !

Kemi Seba, le dirigeant de la Tribu Ka, a été condamné à un mois de prison ferme et deux ans d’inéligibilité. Le tribunal correctionnel de Paris l’a en effet jugé coupable d’avoir mis en ligne sur son site des propos antisémites. En l’occurrence que la Banque mondiale, le FMI ou l’Organisation mondiale de la santé (OMS) étaient « tenues par les sionistes qui imposent à l’Afrique et à sa diaspora des conditions de vie tellement excrémentielles que le camp de concentration d’Auschwitz peut paraître comme un paradis sur terre ». Le parquet avait requis contre lui cinq mois de prison, ce qui étonne même Le Monde qui note que c’est « très rare en matière de diffamation » !

On pourrait discuter de savoir si l’analyse, diffusée sur le site de la Tribu ka, mérite ou non, d’un point de vue strictement pénal, une sanction pour antisémitisme. Mais, quand bien même ce serait le cas, la condamnation de Kemi Seba est scandaleuse parce qu’elle est n’est pas un acte de justice mais un acte politique qui consacre le traitement inégal avec lequel sont jugés les propos et comportements racistes. Le racisme est jugé plus sévèrement lorsqu’il est le fait de Noirs ou d’Arabes que lorsqu’il est le fait de Blancs ; le racisme est jugé plus sévèrement lorsqu’ils visent les communautés juives que lorsqu’ils visent les communautés noires ou arabes. Plus : combien de crimes, d’agressions ou de propos racistes concernant les Noirs ou les Arabes ne sont mêmes pas condamnés, voire ne sont même pas jugés ! Des personnalités connues ont tenus des propos ignobles à propos des Noirs et des Arabes sans mêmes être inquiétés. On leur a même trouvé de multiples circonstances « atténuantes ». Faut-il citer Hélène Carrère d’Encausse, Alain Finkielkraut, Oriana Fallaci, Pascal Sevran et tant d’autres ? Ces gens-là ne peuvent pas avoir dit des choses racistes, nous répond-on, parce qu’ils… ne sont pas racistes ! Il est admis par contre qu’un Noir ou un Arabe, lui, est toujours potentiellement raciste et que, par conséquent, tout ce qu’il dit est suspect de racisme. Lorsque nous avons lancé l’Appel des indigènes de la république, en janvier 2005, nous avons été de même dénoncés comme antisémites et comme racistes anti-blancs, en Une du Monde ou sur les pages de Marianne. Aujourd’hui, encore, ce genre d’accusations prolifère sur de nombreux sites et quantités de forum sur le net. Nombreux également sont les personnalités, les organisations noires, arabes ou musulmanes qui sont l’objet d’attaques du même genre. Les révoltes dans les quartiers populaires, comme ces derniers jours dans le Val d’Oise, ont suscité aussi ce type de réactions.

Dans ce contexte, qu’on le veuille ou pas, il faut admettre que la condamnation de Kemi Seba ne concerne pas le seul Kemi Seba ; elle ne peut être considérée en fonction de la signification des propos diffusés sur son site ni, du reste, des déclarations politiques qu’il a faites depuis la fondation de la Tribu Ka. Kemi Seba a été condamné comme noir, et, à travers lui, c’est nous tous, Noirs, Arabes et musulmans, qui avons été condamnés.

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