Victoire

Première défaite de l’AGRIF dans sa tentative de criminaliser l’expression antiraciste

Le 21 juin 2007, lors de l’émission « Ce soir ou jamais », Houria Bouteldja a utilisé le terme « souchien » pour dénoncer l’expression « français de souche ». La militante anti-raciste dénonçait par-là la notion de souche qui vise à distinguer qui est français légitime de qui ne l’est pas. L’extrême-droite, déformant ses propos, y a vu une opportunité d’alimenter son combat pour l’introduction du concept de racisme anti-blanc : l’Alliance générale contre le racisme et pour l’identité française (AGRIF) a porté plainte contre Houria Bouteldja. L’AGRIF est le bras juridique de l’extrême-droite : par son président Bernard Anthony, cette organisation toulousaine défend le caractère blanc et chrétien de l’identité française. Houria Bouteldja avait déjà été relaxée en première instance. Nous nous réjouissons de voir cette décision confirmée par la cour d’appel. Toutefois, notre satisfaction est entachée par la nouvelle récente de la mise en examen de Saïd Bouamama et de Saïdou de ZEP. Eux aussi sont poursuivis par l’AGRIF : leur mise en examen confirme que le concept de « racisme anti-blanc » est outil pour réprimer les luttes anti-racistes. Ce concept dévoie la notion de racisme et inverse les rôles. Celles et ceux qui sont contrôlé-e-s au faciès, victimes de racisme structurel et d’oppression d’Etat sont rendus responsables. Ces procès donnent un contenu à cette inversion des rôles.

Ce procès se produit aussi dans un contexte islamophobe et raciste dans le pays : non-lieu dans l’affaire Ali Ziri, expulsion de Roms, chasse aux sans-papiers, tergiversations sur le droit de vote de la population étrangère, stigmatisation permanente d’une partie de la population en raison de son appartenance réelle ou supposée à une religion… Les déclarations scandaleuses sur le racisme anti-blanc tentent de rendre les principales victimes du racisme responsables du climat actuel. Lorsque ce discours de haine est porté par des personnalités politiques, l’extrême-droite se rengorge et le recours à la violence est légitimé : tentatives d’intimidation, agressions, ratonnade à Aigues-Mortes, profanations. Face à ces offensives, nous devons définir le racisme et empêcher que cette question soit dépolitisée. Nous appelons les toulousain-e-s à nous rejoindre pour dénoncer le piège du « racisme anti-blanc ». Une initiative en ce sens sera organisée courant décembre.

Comité de soutien à Houria Bouteldja
Lundi 19 novembre 2012

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