Ses citations favorites ? « Travail, famille, patrie ». Ses goûts musicaux ? « Le rock identitaire français (courant nationaliste du rock) » et le « Choeur Montjoie Saint-Denis », groupe musical réputé à l’extrême droite. Et, surtout, le sous-officier définit de la sorte ses centres d’intérêts : « Les croisades, les ratonnades, le nationalisme. »
Pas terrible au vu de sa fonction. En tant que gendarme mobile, G. R. est chargé du maintien de l’ordre, notamment dans le cadre de mouvements sociaux. Sur Facebook, il s’est inscrit à un groupe intitulé « Pour que les CRS chargent au sabre lors des manifs de gauche ». Mais il est aussi membre des groupes « Vive la race blanche », « Français, défends-toi tu es ici chez toi », « La France aux Français, Algérie, le Maroc, la Tunisie aux Maghrébins », « Tu niques la France… Dégage ».
Sur son profil, où G. R. apparaît en uniforme, en tenue de cérémonie, il n’y a pas que des groupes à caractère politiques. Il y en a aussi qui s’apparentent à des « forums » de discussion sur le Net entre gendarmes du même peloton.
Ainsi, sur le groupe du peloton de G. R., les derniers échanges concernent les événements aux Antilles, où de nombreux gendarmes mobiles ont été envoyés. A l’un d’entre eux qui semble devoir partir en Guadeloupe, un certain S. V. lance : « Bon les gars ! si vous partez dans les Antilles ! partagez de ma part, notre savoir-faire avec les jeunes sauvageons, a grand coups de matraque dans leurs G… ! et aussi aux journalistes et autres, soyez républicains ! a +. »
« DOMMAGEABLE »
Interrogée par Le Monde, la direction générale de la gendarmerie nationale indique tomber des nues. « Ce n’est pas du tout dans l’état d’esprit des gendarmes mobiles. » Pour le lieutenant-colonel Bouquin, responsable du service de presse, « si c’est avéré, c’est inacceptable et il y aura sanction ». Et d’ajouter : « Le comportement de ce monsieur est dommageable pour l’ensemble des mobiles qui sont des professionnels très encadrés et qui ont une grande capacité à faire baisser la pression. »
Les professions de foi racistes de G. R. tombent mal pour la gendarmerie, qui met en avant les interventions raisonnées de ses « mobiles » aux Antilles.
Abel Mestre et Caroline Monnot
SOURCE : Le Monde