Ce sont les Indigènes au sein de la République.
Une mince frange d’entre eux a su (à quel prix ? au prix de quels reniements ?) se faufiler par l’ascenseur social et atteindre parfois les plus hauts sommets de l’Etat français, mais pour une Rachida Machin en Louboutin, combien de dizaines de milliers de femmes musulmanes, africaines et antillaises qui, au jour le jour, subissent humiliations, privations de toutes sortes et qui croupissent dans le désespoir. Comment s’étonner après cela que certains de leur garçons finissent par « se radicaliser » comme dit pudiquement le Pouvoir blanc ? Par « Blanc », Houria BOUTELDJA ne se réfère à aucune notion raciale ou biologique. Elle décrit et dénonce un état de fait : depuis au moins 1492, date de la conquête des Amériques, les Européens, qui n’étaient pas plus avancés ni économiquement ni technologiquement que les autres peuples, se sont érigés en « Blancs ». A l’époque romaine, à l’époque carolingienne, au Moyen-âge, avant 1492 en tout cas, cette notion était totalement inconnue. Non qu’on ignorât en Europe l’existence de populations à peau sombre mais elles étaient nommées « Ethiopiens » dans la Grèce antique ou « Maures » en Europe occidentale.
C’est donc l’Européen post-1492 qui a inventé « l’homme blanc ». L’homme qui conquiert les autres peuples, qui les domine, les extermine parfois. L’homme qui a commis les trois plus grands crimes des 5 derniers siècles : le génocide des Amérindiens ; l’esclavage des Noirs ; la destruction des Juifs d’Europe. Frantz FANON a expliqué comment nous sommes devenus « les damnés de la terre ». Ce que le Parti des Indigènes de la République et Houria BOUTELDJA s’efforcent de faire, c’est de combattre cet « homme blanc », non seulement en chaque Européen, mais aussi en chacun d’entre nous. Le poète RAIMBAUD, le dramaturge Jean GENET, le peintre Paul GAUGUIN, le romancier Salvat ETCHARD (en Martinique) et bien d’autres, tout blancs qu’ils fussent biologiquement parlant, ont su tuer l’homme blanc en eux. On aura compris que l’expression « tuer l’homme blanc » ne renvoie aucunement à une quelconque forme de racisme anti-Blanc comme le croient les journalistes incultes, mais bien à l’idée d’éliminer de soi toute propension à la domination de l’Autre, à l’exploitation des plus démunis, à l’arrogance satisfaite, au machisme, à l’homophobie, au mépris de celui qui est différent.
Pour le dire plus brutalement, le livre de Houria BOUTRELDJA et le combat que mène son parti, invitent les Français dit « de souche » à tuer la Marie LE PEN ou le Donald TRUMP qui sommeille en eux à cause de siècles et de siècles d’inculcation de leur pseudo-supériorité. Nous analyserons bientôt de manière plus approfondie l’ouvrage de celle qui est portée par une colère lumineuse comme on peut le voir dans la vidéo ci-après…
Raphaël CONFIANT