Rassemblement

Hommage à Rosa Parks

Le Mouvement des Indigènes de la République rend hommage à Rosa Parks, jeudi 1er décembre 2005, à la Fontaine des Innocents, aux Halles, à partir de 17H00.

Il y a 50 ans le 1er décembre 1955, dans un autobus de Montgomery, Madame Rosa Parks, disait : « NON ! »

En disant NON ! Rosa Parks ne refusait pas simplement de céder sa place assise à un blanc comme la loi de l’état de l’Alabama l’y obligeait. En disant NON ! Rosa Parks défiait ces lois « Jim Crow » qui d’un état à l’autre de l’Amérique raciste légalisaient les discriminations que subissaient les noirs. Il fallut un an de boycott pour que la compagnie de transport cède enfin. Il fallut encore de nombreux NON !, de nombreux boycotts, de nombreuses marches, de nombreux incendies, mais aussi de nombreux meurtres et lynchages pour qu’en 1964 la ségrégation soit enfin légalement abolie Bien sûr la lutte des Noirs Américains n’avait pas débuté avec la lutte pour les droits civiques et elle ne s’est pas arrêtée avec le « Civil Rights Act ». Les discriminations n’ont pas cessé parce la loi interdisait la ségrégation. Il y eu et il y a encore des NON ! à dire.

Il y a encore des NON ! à dire aujourd’hui, en France, où, bien qu’aucune loi ne réglemente l’accès au logement ou au travail, en fonction de notre couleur de peau, de notre religion, de notre lieu de naissance ou de celui de nos parents, nous continuons à être des indigènes.

Nous le savons, nous, en France où, bien que cela ne soit écrit nulle part, une ségrégation interdit aux populations issues de l’immigration et de la colonisation l’accès à certains lieux, à certains emplois.

Nous le savons, nous, en France où des enfants sont morts à Paris cet été et d’autres se retrouvent aujourd’hui encore à la rue, parce qu’étant noirs leurs parents n’avaient pu trouver de logements autres qu’indignes.

Nous le savons, nous, en France où un jeune noir, un jeune arabe apprennent très vite qu’ils ne sortent de chez eux sans papiers d’identités qu’à leurs risques et périls.

Nous le savons, nous, en France, où un sans papier n’est jamais à l’abri d’une rafle et d’une expulsion sans qu’aucun recours ne soit possible.

Nous le savons, nous, en France, où une fille voilée se voit interdire d’école par une loi raciste et sexiste.

Ces dernières semaines, les révoltés des quartiers populaires ont encore dit NON ! à cette violence institutionnelle. Avec eux, nous revendiquons d’être reconnus dans notre dignité, et de pouvoir vivre dans l’égalité et le respect. Il s’agit d’une exigence politique et sociale élevée, juste dans son principe, et à laquelle il est nécessaire de répondre politiquement.

MIR, le 23 novembre 2005

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