Depuis bientôt 20 ans, le Parti des Indigènes de la République se tient aux cotés des familles de victimes des violences policières et de toutes les communautés issues de l’histoire coloniale et esclavagiste.
A l’instar d’autres pays européens, la France s’inscrit dans une longue trajectoire de radicalisation des violences d’État commises contre les populations issues de l’immigration post-coloniale. Traités comme des menaces sécuritaires et civilisationnelles, objets de tous les fantasmes racistes, présumés coupables, les immigrés et leurs descendants sont la cible de dispositifs multiples de contrôle et de répression : aux frontières, à la préfecture, à l’école, dans l’emploi et jusque dans les mosquées.
Le génocide en cours en Palestine vient confirmer, pour ceux qui en doutaient encore, le camp de l’État français : celui du colonialisme. Du Rwanda à la Kanaky, en passant par sa lutte contre les ennemis « séparatistes » de l’intérieur et les « terroristes » de l’extérieur, la France a toujours été l’auteur, l’acteur et le complice de la spoliation, de la mise en esclavage, de l’exploitation et de la mise à mort de peuples entiers, au nom de la « Civilisation » négrophobe et islamophobe.
Zyed, Bouna, Amine, Adama, Amadou, Angelo, Nahel. La liste de ces prénoms rentrés dans l’Histoire de ce pays rappelle combien les forces armées du racisme d’État s’abattent particulièrement sur des garçons, des frères, des hommes, des pères, des maris, en endeuillant des familles entières. Leurs sœurs, leurs filles, leurs mères, leurs épouses sont exposées à la violence de l’Etat reposant sur le mensonge policier et une criminalisation systématique. Des enfants sont tués et leurs familles sont rendues responsables. Présumés ensauvagés, entravés préventivement, réprimés au moindre signe de résistance, nos enfants apprennent très tôt l’humiliation et les violences de l’ordre racial.
Notre jeunesse apprend aussi très tôt à résister à cet ordre. Elle le fait subrepticement et quotidiennement, à l’école et dans les espaces publics, en développant un nombre important de stratégies. Elle peut également le faire idéologiquement en manifestant son attachement à ses traditions, face à une institution scolaire toute dédiée à la lutte civilisationnelle pour la défense des « valeurs de la république » et de la laïcité islamophobe. C’est précisément son caractère indocile qui la rend si insolente aux yeux de l’État français, et qui explique la recrudescence des dispositifs de répression dès la petite enfance.
Notre jeunesse a toujours été un acteur majeur des luttes de l’immigration, des luttes de libération anticoloniale aux révoltes des quartiers indigènes. Des années 1980 à son soulèvement spectaculaire du printemps 2023, en passant par les « émeutes » de 2005, elle s’est toujours levée contre l’oppression quotidienne qui lui est faite et pour obtenir Justice.
Nous ne laissons pas nos familles seules face à la police et à la justice. Nous ne laissons pas nos frères et sœurs, nos imams et nos associations seuls face à la machine de guerre islamophobe. Nous ne laissons pas nos frères et sœurs noirs seuls face à l’ordre international négrophobe, la suprématie blanche et ceux qui s’y rallient. Nous ne laissons pas nos frères et sœurs rroms face aux violences qui les visent de toute part. Nous ne laissons pas nos parents et nos familles dans les griffes de l’ordre racial mortifère des frontières.
Pour nos enfants, pour nos ancêtres, pour nos morts et nos vivants, nos martyrs et nos héros, le PIR se joint à l’appel d’Amal Bentounsi et de Yessa Belkhodja du Collectif de Défense des Jeunes du Mantois à manifester ce Dimanche 21 avril, contre le racisme et l’islamophobie, pour nos enfants, nos familles et notre Dignité.
PIR