Archives de catégorie : Malika Salaün

J’espère mettre en lumière la terreur du banal et du quotidien plutôt qu’exploiter le spectacle choquant. Ce qui me concerne ici est la diffusion de la terreur et de la violence perpétuée dans les rubriques du plaisir, du paternalisme et … Continuer la lecture

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La métropole étant en campagne pour désigner son roitelet, en ce moment, les Français parlent aux Français. Je n’en ai pas suivi grand-chose, si ce n’est que le Blanc-France – car nous sommes en contexte de suprématie et de culture … Continuer la lecture

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“You are not alive to please the aesthetic of colonized eyes.”

Ijeoma Umebinyuo

Le 4 juin dernier, à Toulouse, une association de femmes a choisi le dernier quartier populaire du centre-ville, le quartier d’Arnaud Bernard, pour organiser une action visant à défendre « Le droit des filles et des femmes à occuper et à circuler librement sur cette place et toutes les autres.-La primauté du droit français sur les normes, les traditions, les coutumes, les usages. -L’égalité totale entre les filles et les garçons, entre les femmes et les hommes. » Car, écrivaient-elles dans leur tract (1) : « Nous n’avons pas à élaborer des stratégies de contournement pour nous promener, faire nos achats ou rentrer chez nous. Nous n’avons pas à renoncer à nous asseoir à une terrasse pour boire un café, un thé ou une bière. » Soutenue par la maire de quartier (2), cette action avait en figures de proue deux femmes indigènes : une fille d’algériens chevènementiste portant en boutonnière les couleurs du drapeau français: « Fière de mes trois couleurs. La Nation. La Loi. La République. » et une femme que je vais me contenter de citer, en guise de présentation : « Je suis peut-être Noire, mais je déteste les nègres ». Des soeurs au service du pouvoir blanc, cela arrive. Elles sont la minorité qui cache la majorité qui résiste.

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« De tous les crimes du colonialisme, aucun n’est pire que la tentative

de nous faire croire que nous n’avions pas de culture propre ;

ou que celle que nous avions n’avait pas de valeur. »

Julius K. Nyerere

Rachel Dolezal est une femme blanche américaine qui a usurpé l’identité Noire pour se bâtir une carrière d’experte sur les questions de racisme aux Etats-Unis. Elle a fait la une de l’actualité courant 2015, lorsque sa supercherie a été dévoilée. Monter une telle mystification au pays de la One-drop rule[1] et des lois Jim Crow est particulièrement cynique. Pire, en réaction aux critiques formulées par de nombreux Noirs-Américains, la femme a persévéré, se prétendant transraciale et revendiquant la liberté de s’identifier comme elle le souhaitait. Les médias ont pris fait et cause pour elle, lui donnant la parole et la traitant avec empathie.

Certains, bénéficiant du racisme ici, ont regardé l’affaire l’air d’avoir tout compris. Or, prendre position en tant que Blanc sur des questions u.s. ne relève pas de l’engagement ou de l’antiracisme : c’est au mieux de la conversation[2]. Traditionnellement, en France, les voix Noires-Américaines sont utilisées pour réduire au silence la parole antiraciste. Cela permet à ceux qui tirent avantage du racisme ici d’embrasser des questions qui les placent du côté du Bien. Et d’éluder, par la même occasion, la question du pouvoir ici.

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Le racisme en pays Blanc est l’expérience de l’infériorisation, de la diabolisation et de la déshumanisation. L’industrie culturelle joue un rôle important de légitimation de ce racisme, par le contrôle de la construction et de la distribution des identités tolérées, de celles encouragées et de celles proscrites.
Vivre en pays blanc dans un corps de femme indigène, c’est n’avoir le droit d’exister que sous trois regards : le regard d’étrangeté, celui de dérision et le regard de sexualisation. Le spectateur blanc, celui pour qui est fait le cinéma grand public, est donc régulièrement invité à exercer ces regards sur les quelques indigènes autorisées/disposées à apparaître sur grand écran.

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