Parce qu’il s’agit d’une loi ultra-libérale qui aggravera la précarité de tous, certes, mais aussi parce qu’il s’agit d’une loi raciste et postcoloniale qui cible directement les personnes issues de l’immigration et leurs enfants, en particulier ceux qui vivent dans les banlieues, notamment à travers les articles sur le « contrat de responsabilité parentale », sur « la lutte contre les incivilités » ou sur le « service civil volontaire ». Qui accusent-on à longueur de discours et d’articles de ne pas avoir assimilé les « valeurs de la république » sinon cette partie de la population qui vient des anciennes colonies françaises et leurs enfants ? De même, on ne peut distinguer la loi sur l’égalité des chances de l’ensemble des mesures qui sont prises aujourd’hui pour accroître la surveillance policière de cette partie de la population. On ne peut la dissocier non plus de la loi en préparation sur les conditions d’entrée et de séjour en France (CESEDA) qui aggrave considérablement la précarité de l’immigration. Dans de nombreuses AG étudiantes, ces questions ont été soulevées de même que l’impératif d’une connexion avec la jeunesse des quartiers et les luttes de l’immigration. Cela montre assurément que la révolte des banlieues en octobre-novembre dernier a porté ses fruits. Au-delà des mobilisations actuelles, la lutte contre l’ultra-libéralisme et l’offensive raciste exige d’aller plus loin encore dans cette voie. Comme l’ont exprimé de nombreuses coordinations étudiantes, la lutte contre l’ensemble de la loi sur l’égalité des chances doit se poursuivre. C’est le message que voudrait transmettre le Mouvement des Indigènes de la république à l’occasion de la Marche du 8 mai prochain. C’est pourquoi nous appelons tous les jeunes étudiants et lycéens à s’associer à cette Marche qui sera l’opportunité d’affirmer haut et fort que la lutte contre la précarité est aussi une lutte pour l’égalité et que la lutte pour l’égalité est aussi un combat contre le système raciste et postcolonial.
Toutes et tous à la Marche des Indigènes de la république le 8 mai, 14 h, de République à Barbès.
Mouvement des indigènes de la république Paris, le 10 avril 2006