A propos de la contribution (posthume) de Sion Assidon à la réflexion sur le mouvement marocain pour la Palestine : un entretien inachevé pour une lutte inachevable

Introduction à un entretien réalisé avec Sion Assidon le 3 août 2024 à Mohammedia

Lire l’entretien ici.

Sion Assidon est mort le 7 novembre dernier. Si ces mots sont lourds à écrire, il faut accepter que son heure ait sonné après qu’il s’est acquitté obstinément de son devoir au service de ses deux peuples : celui du Maroc et de Palestine – peut-être n’en formant qu’un en définitive. Comme il faut accepter le manque abyssal qu’il laisse derrière lui. Nous sommes liés par l’héritage qu’il nous a confié, d’abord au Maroc, mais aussi dans ce pays, localisé un peu partout dans le monde, qui se nomme Résistance pour la Libération de la Palestine. Cet héritage engage à continuer à se battre pour la libération du peuple palestinien qui ne cesse de forcer au respect par son Soumoud, à Gaza, en Cisjordanie, au Naqab, à Haïfa, à Al Qods et dans la diaspora. Sa vie si riche ne peut être résumée en quelques mots. Pourtant un mot s’impose : LUTTE. Lutte pour la Dignité du peuple marocain et la Justice et qu’il a payée du prix cher de douze années de prison[1], entre 1972 et 1984, assorties de sacrifices personnels. Lutte contre la prédation des richesses assurée par l’impunité de la corruption en vigueur dans son pays. Lutte pour affaiblir, depuis l’extérieur et à l’appel de Palestiniens, l’entité coloniale israélienne en créant et animant la section marocaine de Boycott Désinvestissement et Sanction (BDS). Lutte jusque dans son coma dans lequel il a été plongé depuis le 11 août dernier, à la suite de sévères lésions cérébrales. Sa mort elle-même propulse ses proches dans un deuil qui consiste en une nouvelle lutte : se battre pour connaître la vérité en obtenant la levée de tous les empêchements dressés par les autorités policières et judiciaires quant à une investigation sérieuse et complète sur les causes de sa mort. Elles doivent être impérativement dévoilées alors que Sion Assidon occupait une place de premier ordre dans la bataille menée contre la complicité économico-militaire du régime marocain avec Israël. La lutte ne se finit donc pas avec son enterrement, car le Maroc et le mouvement mondial de soutien à la Palestine doivent impérativement connaître la vérité.

Il est difficile de publier cet entretien inachevé précisément parce qu’il le restera. Mais son contenu ne pouvait être définitivement rangé dans des tiroirs. Certes, il n’aura pas bénéficié d’une relecture assurée par Sion[2] ; lui est substituée une vérification encore plus scrupuleuse par une réécoute de l’entretien qu’il m’avait accordé le 4 août 2024[3], doublée de la récolte de précisions auprès de militants et dans la presse. Par je ne sais quel miracle, Sion avait réussi à dégager du temps ce dimanche estival, juste après avoir accordé une interview très tôt le matin à une télévision iranienne. La veille, il avait, comme à son habitude, participé à un rassemblement aux abords du consulat des Etats-Unis, qui s’est transformé en marche, fermement arrêtée à proximité du consulat de France. Il s’agissait de condamner la complicité de ces deux Etats dans la guerre génocidaire et coloniale menée à Gaza, en Cisjordanie et au Liban. Cette semaine avait été, entre autres, marquée par l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, qui a provoqué une vive émotion au Maroc. Elle avait pourtant commencé par l’explosion d’une grande joie qui a empli le cœur des défenseurs de la liberté du peuple marocain, à l’annonce de la libération de prisonniers politiques[4], dont deux de ses amis, les journalistes Soulaimane Raissouni et Omar Radi[5]. Epuisé par le manque de sommeil accumulé, Sion a témoigné alors d’une grande endurance pendant les plus de deux heures d’entretien, retrouvant sa concentration sitôt l’enregistrement enclenché. D’emblée, ce rendez-vous a été conçu par nous comme le premier temps d’un entretien au long cours qui visait à tracer les grandes lignes du mouvement de soutien[6] à la Palestine au Maroc, tel qu’il s’est développé dès les premiers instants de l’opération politico-militaire Tufan Al-Aqsa et de la guerre génocidaire conduite contre Gaza. Ce traçage s’assume pleinement depuis son point de vue de membre fondateur de BDS Maroc, lui-même appartenant au Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation (Front)[7]. En revenant sur ses grandes étapes et ses débats internes, il s’agissait de contribuer à la réflexion sur ce mouvement de manière contemporaine, considérant l’utilité d’une telle réflexion pour aujourd’hui et pour demain. Ainsi, se comprend la prégnance de la dimension factuelle dans les propos de cette partie se voulant inaugurale ; pour autant, ce souci d’établir une chronologie n’empêche pas que soient données à lire ses réflexions sous forme d’interrogations, de doutes et de certitudes. Cette réflexion entamée devait être déployée dans une suite qui ne sera donc pas. J’ai fini par cesser d’harceler ce combattant réquisitionné, simultanément ou successivement, sur différents fronts. En lieu et place d’entretiens en bonne et due forme, il me fera cadeau de conversations visant à donner des nouvelles de ces fronts, la dernière datant du 3 août 2025, presque un an, jour pour jour, après l’entretien. Il attendait le train pour Tanger qui devait l’emmener à l’avant dernier rassemblement auquel il a participé et où il a, pris bien entendu, la parole[8] contre la présence de cargos chargés de pièces militaires destinées aux engins aériens de mort et de rasage de l’ensemble de Gaza. Il est une des figures publiques de ce qui sera nommé « la Bataille des ports » pour désigner la force populaire qui s’est déversée, à Casablanca et nettement plus à Tanger, contre un des rouages de la machine de guerre génocidaire puisque les cargos de l’entreprise criminelle de Maersk sont très régulièrement transbordés dans les deux ports[9]. C’est incontestablement le front le plus décisif et délicat qui occupe le mouvement marocain de soutien à la Palestine ; et celui qui inscrit résolument le Maroc dans les deux géographies se faisant face : celle de la guerre génocidaire et coloniale et celle de la Résistance mondiale contre elle. Si l’on reprend la chronologie postérieure à l’entretien, son endurance sera mise à l’épreuve de l’intensification de la guerre génocidaire contre Gaza ainsi que de l’extension de la guerre contre le Liban, marquée entre autres par l’explosion de la barbarie coloniale et l’assassinat de Sayyed Hassan Nasrallah[10]. A partir de novembre, les forces de BDS Maroc, soutenues par le Front et un grand nombre d’avocat(e)s, vont quasiment être détournées en faveur de la libération d’un de ses membres très actifs, poursuivi pour incitation à un « crime », entendre celui de dénoncer le crime de complicité avec un génocide[11]. Son nom, Ismaïl Lghazaoui, finira par résonner au-delà du Maroc, à Montréal, New York, Paris, Londres, pour ne citer que ces villes, tandis qu’il sera écrit sur des bouts de papier photographiés depuis Gaza. Condamné à un an de prison, il est libéré au bout de quatre mois de détention, assurément sous l’effet conjointe des pressions internes et extérieures. L’engagement de Sion durant toute cette séquence est salué par tous les témoins. Il poursuit le lancement d’une campagne contre la commercialisation au Maroc de médicaments de Teva, tandis que celle contre les supermarchés de Carrefour se prolonge inlassablement via des sit-in et des distributions de tracts. En juillet, il participe aux initiatives cherchant à empêcher puis disqualifier la présence de chercheurs rattachés à des universités israéliennes[12] à une rencontre organisée à Rabat par une association internationale de sociologie[13]. Il faut ajouter son implication dans les grandes marches nationales à Casablanca et à Rabat qui ont réuni régulièrement des centaines de milliers de Marocains et Marocaines.

Çà et là sur internet, il est possible de reconstituer son point de vue à propos de chacune de ces mobilisations durant toute la séquence postérieure à l’entretien. Outre ses prises de parole filmées très remarquées, Sion se voit sollicité pour des interviews au format vidéo court, exercice dans lequel il excelle. Et du fait, semble-t-il, d’un intérêt renouvelé pour sa personne de la part de jeunes médias audiovisuels marocains, il donne quelques entretiens de durée suffisamment longue pour mieux connaître ses positions, mais aussi sa trajectoire militante[14]. Il y est sollicité à la fois comme une grande figure politique mais aussi comme un des rares Marocains juifs qui a su, ou pu, demeurer fidèle à sa Terre et à ses Aïeux et pouvant, à ce titre, disqualifier politiquement, intellectuellement et émotionnellement le crime qui a consisté à transformer des Marocains et Marocaines depuis au moins des siècles, en colons armés au service de la spoliation et de la destruction de la Palestine. Si la tentation a été grande de le camper dans le rôle du vétéran ou du patriarche, ainsi que d’un des rares Juifs marocains encore vivants se déclarant antisionistes, Sion a su y échapper du seul fait qu’il s’inscrivait résolument dans le plein présent. Un présent, certes informé par son expérience militante longue de plus de cinquante ans, mais attentif à l’inédit et à ses exigences de compréhension et d’action. Il est donc possible de recomposer partiellement la suite de cet entretien donné début août 2024, en s’appuyant également sur des entretiens publiés dans la presse écrite. La maîtrise d’ordre technique que j’évoque laisse tout de même poindre sa sensibilité et sa sincérité. Elle signale surtout qu’il s’agit pour lui de s’acquitter d’une des tâches qui lui incombent, du fait de la conjonction de sa stature politique et de cette aisance à trouver les mots justes. Sa capacité à calibrer ses propos en faisant preuve de didactisme et de tranchant ne s’est nullement asséchée ou érodée avec la répétition de l’exercice. Il faut également comprendre que cette tâche militante s’inscrit dans un éventail très large, témoignant chez lui du refus d’une division du travail politique entre les tâches intellectuelles et les tâches manuelles. Fidèle à la lettre, pourrait-on dire, à son maoïsme de jeunesse, Sion se distingue incontestablement de cette figure du chef consacré à la réflexion stratégique sans « mettre la main dans la farine ». Avec la même discipline, il a participé à des réunions (combien par jour et par semaine) au sein de son mouvement, du Front, mais aussi liées à des réseaux internationaux ; il a écrit des communiqués en les traduisant ; il est intervenu à des réunions publiques ; il a lu un poème de la Résistance palestinienne[15] ; il s’est rendu chez l’imprimeur pour récupérer des tracts et autres outils de propagande[16], tout en formant de jeunes militants incarnant la nouvelle génération, pour certains ayant rejoint BDS après Tufan Al-Aqsa, à l’instar d’Ismaïl Lghazaoui[17]. Ce refus de la division du travail se double d’autres qualités qui se lisent dans l’entretien, empruntant sans doute autant à son maoïsme qu’à sa formation de mathématicien. Tout d’abord, la précision accordée aux mots, allant presque composer son propre dictionnaire comportant, entre autres, les mots d’« appui » et de « Peuples du Machrek et du Maghreb »[18]. Cette préoccupation dénote aussi d’une pensée sans cesse mise à l’épreuve des événements et des rencontres. La précision anime également sa recherche de moyens de mesurer les impacts des campagnes de boycott organisées par BDS Maroc, en vue d’améliorer les stratégies adoptées, qui ne sont pas donc considérées comme intangibles, mais soumises à l’épreuve de la réalité. Autre qualité repérable dans l’entretien, Sion déploie une énergie à penser comment s’adresser au peuple, comment l’aider à s’organiser ou l’inviter à le faire dans les structures existantes ou dans des formes plus relâchées qu’il se donnerait lui-même. En l’occurrence, pour pratiquer le boycott des produits de l’entité coloniale et génocidaire, en tant que forme de résistance populaire à amplifier.

La publication de cet entretien, malgré son inachèvement, entend contribuer à une tâche politique importante à mener. En dépit de l’urgence qui la commande, la lutte actuelle menée au Maroc, en synergie avec les autres mouvements de soutien à la Palestine sur tous les continents, doit pouvoir se réfléchir en vue à la fois de repenser sans cesse les questions d’ordre stratégique, en les réactualisant si nécessaire, et de constituer ses propres archives de manière concomitante à elle, sous peine d’être réinterprétée de manière abusive a posteriori. En cela, Sion Assidon y a largement contribué, tout particulièrement pour la séquence historique ouverte par Tufan Al-Aqsa, par le biais de l’ensemble des interventions publiques déjà mentionnées. Ceci dit, la frustration qu’il n’ait pas laissé d’écrits systématiques ne fera que s’intensifier au fur et à mesure. Dans un entretien accordé pour le site d’Aljazeera en octobre 2024[19], il indique aspirer à écrire ses mémoires, dont on peut se dire qu’elles n’auraient pas été figées dans le seul passé glorifié desdites « années de plomb ». Nous en sommes privés en même temps qu’orphelins. J’ignore quel était son rapport à l’écriture, en dehors de la rédaction technique de communiqués et peut-être de rapports[20]. Bien heureusement a été republiée la lettre co-écrite avec Abraham Serfaty, depuis leur prison de Kenitra, adressée à Yasser Arafat pour lui signifier qu’ils se mettaient à ses ordres, alors que la Résistance palestinienne tente encore de faire face au siège de Beyrouth en 1982[21]. Il est possible également de lire ses déclarations devant un juge en 1979 qui ont été restituées à l’écrit dans une brochure dédiée à sa libération, et qui donnent à entendre sa prose[22]. A l’heure où est redécouverte et relue la production intellectuelle et politique vivace dans le Maroc des années 1960 et 1970 qui a informé et formé sa pensée. A l’heure où il est de nouveau question de l’héritage de Ben Barka qui a fortement marqué Sion, et avec lequel il semblerait partager, à propos de leurs morts respectives, de lourdes interrogations laissées obstinément sans réponse par l’Etat marocain. Dans l’attente d’une éventuelle disponibilité d’archives personnelles, il est nécessaire de pallier ce manque par la récolte, auprès de ses frères et sœurs de lutte et de ses camarades, appartenant à toutes les générations, et pas seulement au Maroc, des éléments, qui à la manière d’un puzzle reconstitué, permettrait de recomposer la vie, la lutte, la pensée, la sensibilité, autant de facettes insécables de Sion Maâti Assidon.

Samia Moucharik

Sion Assidon : « La Palestine comme principale expression d’un même destin historique entre les Peuples du Machrek et du Maghreb ». Entretien réalisé le 3 août 2024 à Mohammedia avec Samia Moucharik. Lire l’entretien ici.


[1] Lors d’un retentissant procès collectif en 1973, il est condamné à 15 ans de prison pour avoir imprimé le journal Al Saout el Kadih et un tract appelant au boycott du référendum du 1e mars 1972. Durant sa détention qu’il qualifie d’« entreprise de mort lente », il est, avec d’autres camarades, enlevé et torturé de nouveau en 1975, au motif aussi fallacieux que risible, d’avoir organisé une insurrection doublée d’une évasion en vue d’un complot visant à renverser le régime. Cf. la brochure éditée en 1981 par son comité de libération, dirigé entre autres par sa sœur, Elsa Assidon, Pour la libération de Sion Assidon. Mathématicien marocain emprisonné depuis 1972 à la prison de Kenitra (Maroc).

[2] L’auteur d’un portrait de Sion publié par Jeune Afrique en décembre 2023, n’avait pas daigné lui envoyer une version de l’article pour approbation. De ce fait, un passage peu clair persistait sur lequel je lui avais attiré l’attention en lui envoyant le texte qu’il découvrait par la même occasion des mois plus tard. Jassim Ahdani, « Au Maroc, un « antisioniste » nommé Sion », Jeune Afrique, 13 décembre 2023.

[3] Soit vingt jours avant l’anniversaire de sa libération, intervenue quarante ans auparavant.

[4] Des vidéos attestent de sa présence dans les diverses mobilisations en faveur de la libération de ces détenus politiques, parmi lesquels également Taoufine Bouachrine. Sion a d’ailleurs eu l’occasion d’établir un parallèle entre la situation contemporaine et celle de l’époque de son incarcération, en compagnie de tant d’autres, durant les années 1970 et 1980. Il cherche alors à dresser avec précision les continuités et les écarts : https://m.youtube.com/watch?v=nM10zOx9hzA&pp=ygUMU2lvbiBBc3NpZG9u

[5] La mère de ce dernier, Fatiha Cherribi, a raconté récemment sur sa page facebook que Sion s’était précipité à son domicile n’ayant pas vu le nom de Omar figuré sur la liste des détenus graciés, geste trahissant toute sa sensibilité, puisque sa priorité a été de réconforter la famille avant de se réjouir de la libération et de l’annulation des peines des autres concernés.

[6] Terme largement préféré par Sion à celui de « solidarité », mais nettement moins que celui d’« appui ».

[7] Dont il a été un des coordinateurs adjoints lors de sa création en mars 2021.

[8] https://m.youtube.com/watch?v=yv2NyMmS3vY&pp=ygUMc2lvbiBhc3NpZG9u

[9] https://enass.ma/assidon-le-maroc-ne-doit-pas-etre-complice-du-genocide/

[10] Il lui rend hommage dans un post facebook en date du 28 septembre, ainsi que dans cette vidéo : https://m.youtube.com/watch?v=6SrsNI47ABY&pp=ygUMU2lvbiBBc3NpZG9u

[11] Après une première arrestation le 25 octobre, il se voit privé de sa liberté à partir du 19 novembre, avec une garde à vue prolongée par une détention provisoire. Condamné le 10 décembre à un an de prison, il est finalement libéré le 5 février. Il est possible de lire sa lettre envoyée de prison qui a assurément touché son aîné : https://indigenes-republique.fr/lettre-dismail-lghazaoui-detenu-a-la-prison-locale-dain-sebaa-a-casablanca-au-maroc/

[12] Qu’il nomme « universités de l’armée d’occupation »

[13] https://enass.ma/lisa-a-rabat-une-suspension-et-des-doutes/

[14] https://m.youtube.com/watch?v=4pRIoVxD-D8

Notons pour les francophones : https://m.youtube.com/watch?v=ISFKNH-r-t0&pp=ygUMU2lvbiBBc3NpZG9u

[15] Par sa belle voix, il a restitué, en français, la sensibilité poétique de Samih Al-Qâsim en déclamant « Je résisterai » : https://m.youtube.com/watch?v=H5vVoTV-N9Y

[16] Ainsi, a-t-il été absent à une des grandes Marches qui a eu lieu à Rabat parce qu’il devait aller chercher des tracts imprimés tardivement.

[17] Dans une interview accordée à l’issue d’une conférence de presse organisée le 6 janvier dans le cadre de la campagne pour sa libération, Sion présente Ismaïl Lghazaoui comme appartenant à la Génération Tufan Al-Aqsa, quand lui se considère de celle d’Al-Naqsa, désignant certes la défaite des armées arabes en 1967, mais surtout le sursaut politique chez un grand nombre de jeunes arabes de gauche.

[18] Auxquels il faut ajouter « infiltration » bien plus juste, à ses oreilles, que « normalisation » comme il le défend ici : https://enass.ma/assidon-linfiltration-israelienne-au-maroc-est-dangereuse/

[19] وُلد مع قيام إسرائيل وآخر أمنياته زوالها.. حوار مع سيون أسيدون

[20] Notons que durant son incarcération, il a rédigé trois articles pour la revue marocaine El Asas en 1981, portant sur les rapports de production dans les campagnes. Presque vingt ans plus, tard, il contribue à un article collectif publié en 1998 par Middle East Report, intitulé « Perspectives on Elections from the Arab World ».

[21] وثيقة l من حصار بيروت 1982 إلى إبادة غزة 2025: رسالة السرفاتي وأسيدون إلى ياسر عرفات تتحدى الزمن وتفضح جٌبن النٌخب

[22] Présentée comme des « écrits de prison » dans la brochure, la reprise de ses déclarations rend compte de sa manière de penser sa détention et celle des siens : à savoir une « entreprise de mort lente », mais aussi un « exil » « Nous, les prisonniers politiques, nous sommes comme le peuple palestinien, un peuple d’exilés. Et c’est pour cela que, quoi que nous réserve l’avenir, je dis avec le poète palestinien : « Un autre jour a passé ; Notre exil a duré un jour de plus ; Et notre retour s’est rapproché d’un jour ; Notre retour à la liberté » ».  Son ami très proche, Abdellatif Derkaoui a en revanche rédigé des écrits de prison publiés en 1980 par la revue française Actuels, sous le titre de Peinture (Lettre de prison).

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