Monsieur Chirac a pris la décision de faire du 10 mai une journée en mémoirede la traite et de l’esclavage. Il a choisi une date qui correspond à l’adoption par l’assemblée nationale d’une loi qui dit que esclavage et la traite pratiqués pas les puissances européenne, dont la France, furent des crimes contre l’humanité. Monsieur Chirac a donc finalement choisi de rendre hommage aux députés qui votèrent cette loi. D’autres choix étaient possibles. On pouvait rendre hommage aux victimes, mais quelles dates choisir pour ce qui fut une mort quotidienne ? Notre choix aurait été autre, il aurait été de rendre hommage à ces esclaves qui se révoltèrent par milliers au nom de la République naissante et accomplirent la Révolution Française dans les colonies. Nous aurions donc choisi la date du 29 août 1793, qui fut celle où les esclaves révoltés d’Haïti obtinrent du commissaire de la Convention Sonthonax qu’il signe le premier décret abolissant l’esclavage sur un territoire français. Ce décret fut ensuite confirmé par la Convention le 4 février 1794. Choisir cette date était aussi une façon de dire que le rétablissement de l’esclavage par le consul Bonaparte, et les massacres qui s’en suivirent furent une ignominie. Choisir cette date c’était reconnaître à Delgress, Ignace, Solitude, Toussaint, Dessalines, et tous ceux qui les suivirent leur place dans l’histoire de la France.
Le Mouvement des indigènes de la république 11 février 2006(publié 10 mai 2006)