Au terme de ce procès, un bilan s’impose. Car cette partie, si elle a été gagnée, il a fallu prendre le risque de la jouer. Une analyse superficielle pourrait laisser croire que le jeu a commencé au moment de ma mise en examen. Il n’en est rien. Il a commencé, il y a aujourd’hui plusieurs années, lorsque les Indigènes de la république ont décidé d’entrer en politique : élaborer une pensée politique décoloniale en rupture avec le champ politique blanc, penser le cadre organisationnel le plus adapté à ce cadre idéologique et à la sociologie des quartiers, penser la stratégie, penser les alliances. Penser le rapport de force. Le défi était immense. Il le reste. Comment se maintenir dans la rupture, comment « creuser l’incompréhension », se libérer de l’emprise de la gauche blanche tout en, se sachant minoritaires, garder comme objectif « d’inventer » des alliés blancs qui n’existent pas naturellement ? Aucune prétention dans mon propos. Nous ne sommes ni le NPA et encore moins le Front de Gauche. Nous ne sommes qu’un embryon d’organisation politique, indigène – ce qui ne simplifie pas les choses – mais notre expérience, à notre niveau, si l’on prend en compte à la fois l’originalité, la force et la radicalité de notre propos, est réjouissante. Nous avons survécu 8 ans, dans l’autonomie et sans un centime quémandé à l’Etat ou à une quelconque institution. En huit ans, nous n’avons fait aucune concession politique sur nos principes. Mieux, notre propos, même lorsqu’il est déformé, euphémisé ou dépolitisé, pénètre dans les milieux de l’immigration et des quartiers comme il imprègne une petite partie du champ politique. Mon procès, je l’ai gagné en tant que membre du PIR. Mais voilà qu’une autre affaire est venue court-circuiter la première : celle de mon agression par la Ligue de Défense Juive. A ce stade, et à la lumière de ces deux affaires, l’une mettant en cause des extrémistes nationalistes blancs et l’autre des extrémistes sionistes juifs, il est instructif de dresser une cartographie de mes soutiens. En d’autres termes, comment compte-tenu de l’identité du PIR et de celle des agresseurs, se constitue la solidarité ou s’organise le silence ?
Lorsque la pensée décoloniale s’invite dans les grands débats mais aussi dans le jeu politique, droite et gauche en perdent leur latin. La gauche de la gauche s’affole mais apprend à réagir et finit par se maitriser, le pouvoir observe de loin mais reste globalement indifférent, les extrêmes de la pensée blanche s’inquiètent et se réjouissent en même temps. Je pense aux ultras nationalistes français blancs et aux ultras nationalistes juifs sionistes. (Je classe volontiers les juifs sionistes dans une sous-catégorie de la pensée blanche. Ils ne sont en effet qu’un avatar du colonialisme européen même s’ils s’évertuent à envelopper leur idéologie sous la bannière du judaïsme. De nombreux écrits ont été consacrés à cette question, je ne m’y attarde pas).
Oui, ils s’affolent, oui ils s’inquiètent. Ils entrent en résistance. Mais ils jubilent également. Ils exultent. Les nationalistes blancs voient en nous l’occasion de vérifier leurs thèses et d’élargir leur base. Quant aux sionistes, ils voient là l’opportunité, une fois n’est pas coutume, de démasquer l’antisémitisme qui se cache derrière tout antisioniste surtout quand il est basané.
Le drame c’est qu’ils ont raison de jubiler. Il y a une chose vraie : les Indigènes de la république renforcent leurs ennemis. Notre existence en effet provoque plusieurs phénomènes :
Au niveau de la base, elle renforce et accélère la résistance blanche. L’indigène décomplexé et porteur d’un projet politique démultiplie les reflexes de défense du privilège blanc. On nous accuse de faire le jeu du FN. C’est effectivement, l’un des effets pervers de notre existence. Mais surtout la conséquence de l’indigence de l’antiracisme blanc.
Elle renforce la collaboration entre les sionistes et une partie du champ politique blanc.
Elle intimide la plupart des indigènes sociaux, souvent intégrationnistes, ou encore trop timorés pour s’engager en politique sur un mode frontal.
Elle dérange les indigènes organisés et également intégrationnistes (même s’ils s’en défendent) qui ont d’autres projets.
Elle provoque de l’hostilité dans les milieux blancs antiracistes réputés proches de l’immigration, mais peu coutumier d’un langage et de pratiques émancipés du mouvement ouvrier classique, et de la tradition républicaine ou « universaliste ».
Comment résoudre ce casse-tête politique ? Un projet autonome renforce objectivement nos ennemis et provoque l’hostilité de « nos amis » et par ricochet la méfiance des indigènes. A l’inverse notre inexistence et notre allégeance aux grandes organisations blanches font de nous d’éternels assistés et repoussent aux calendes grecques nos revendications immédiates : Reconnaissance de l’islamophobie et de la négrophobie comme parties prenantes du racisme structurel, centralité de l’antisionisme, priorité faite aux contrôles au faciès, aux violences policières, dégradation sociale des quartiers, centralité des questions communautaires, cultuelles et culturelles, reconnaissance des crimes coloniaux…
Pourtant, dans ce créneau étroit, se trouve le jeu du possible. Le politique reste avant tout le fruit d’un rapport de force. Celui-ci dépendra de notre capacité à nous organiser vite et de manière autonome. Celui-ci dépendra de notre capacité à transformer nos « amis » en alliés politiques. Ce n’est pas gagné. Mais l’espoir est permis. Le procès de l’Agrif et l’attaque de la LDJ sont pour moi une occasion de dresser une cartographie de mes soutiens et d’estimer l’impact de notre action politique à la fois sur le champ politique blanc et sur le monde indigène. De nombreux enseignements s’en dégagent.
1/ Le procès de l’AGRIF
Les Indigènes sont depuis qu’ils existent dans le collimateur des nationalistes blancs et des intégristes laïcs pour lesquels notre existence est à la fois inquiétante mais est aussi du pain béni puisque, grâce à nous (entre autres), ils reprennent du poil de la bête, gonflent les pectoraux et se sentent pousser des ailes. Ainsi, lorsque je suis poursuivie pour racisme anti-blanc, par une association d’extrême droite, les mouvements des uns et des autres, dans les milieux réputés antiracistes et/ou de l’immigration sont riches d’enseignements. Un malaise s’installe : d’une part à cause de l’identité des plaignants pour lesquels Le Pen est un doux gauchiste. Les choses se corsent lorsque des groupes identitaires violents joignent leur voix à celle de l’Agrif. D’autre part, parce que la communauté visée par le terme « souchien » est la communauté dominante, les Blancs, celle qu’on ne nomme pas mais qui est au centre du dispositif racial et qui par conséquent est la communauté de pouvoir. Soutenir l’antipathique porte-parole du PIR n’est pas un acte spontané. Le doute est d’autant plus permis sur le sens réel du néologisme que la pensée antiraciste française est très fragile. Le caractère structurel du racisme n’existe quasiment pas dans le logiciel antiraciste qui est ainsi perméable à la thèse du racisme anti-blancs. Le malheur (pour eux) c’est que je suis poursuivie par plus affreux que moi. Dès lors, même si le soutien est un peu poussif – à quelques exceptions près comme les sites LMSI ou Montray Kréyol – il commencera à se manifester sous deux formes :
Celle d’une pétition nationale lancée par notre ami Eric Hazan(1) et publiée en ligne et sur la version papier de l’hebdomadaire Politis. De nombreuses personnalités travaillant ou militant sur les questions postcoloniales et raciales n’ont pas jugé utile de signer la pétition, d’autres ont regretté de ne pas l’avoir fait lorsqu’ils se sont aperçus que Balibar, Badiou ou Rancière l’avaient signée…No comment. Globalement, le bilan est très positif. Des poids lourds – et blancs – de la vie intellectuelle française ont signé ainsi que de nombreux descendants d’Africains, de Maghrébins et de Caribéens(2) . Cela va ma halaliser grandement, donner des armes à mes soutiens sincères et dynamiser la campagne.
Celle d’un comité de soutien toulousain qui a rassemblé une partie assez importantes des forces locales à la gauche du PS(3). Un verre que l’on peut voir à la fois à moitié plein ou à moitié vide. A moitié vide, car se mobiliser contre la droite de l’extrême droite devrait idéalement être un acte spontané et naturel. Les militants présents étaient plus que sincères et parfaitement convaincus mais ils ont eu du mal à plaider ma cause dans leurs milieux respectifs. A titre d’exemple, de nombreuses organisations locales, habituées des mobilisations contre l’extrême droite, se sont abstenues de toute forme de solidarité à mon endroit. La liste est longue(4) . Autre illustration : une partie des anti-fafs ont organisé ma sécurité et celle de mon collectif de soutien(5) , mais ont refusé d’y adhérer (l’UAT mise à part) pour cause de « divergences idéologiques avec le PIR ». C’est ce même argument qui justifiera l’absence totale de soutien de l’association « Coup pour coup 31 », pourtant engagée de manière radicale aux côtés du peuple palestinien. La grande famille de gauche traîne des pieds. Circonstance atténuante : les forces « progressistes » souffrent d’une crise chronique. L’antiracisme en pâtit comme le reste. C’est néanmoins un verre à moitié plein, car obtenir des soutiens de milieux qui nous ont largement savonné la planche sur le plan national, est une victoire des Indigènes. En effet, arracher des solidarités sans jamais nous inféoder à la gauche n’était pas gagné d’avance. Merci l’Agrif !
En revanche, je n’ai obtenu aucun soutien sur le plan national si ce n’est celui du NPA et de l’UJFP. Nous avons été confrontés au silence total des associations antiracistes. Qu’une militante anticolonialiste soit traînée devant les tribunaux par ce que la France produit de plus radical dans le racisme n’a pas troublé la douce quiétude de nos professionnels de l’antiracisme : SOS Racisme, la Licra et, plus troublant, la LDH et le Mrap.
Dans les milieux de l’immigration et des quartiers, c’était, si j’ose dire, encore pire. Seuls le Collectif Contre l’Islamophobie (CCIF) et Quartiers Nord Quartiers Forts (QNQF) m’ont officiellement soutenue. C’est peu. Pour ne pas dire ridicule. Pour ne pas dire pitoyable. Sur le plan médiatique, seule Beur FM m’a donné la parole alors que durant tout le processus, j’étais attaquée successivement par Marianne, Finkielkraut, Hortefeux, à l’époque Ministre de l’intérieur, et par l’UMP. L’artillerie lourde ! Malgré cela, Les Motivé-e-s de Toulouse n’ont pas jugé opportun de m’apporter leur soutien, pas plus que les acteurs en vue comme Zebda ou le Tactikollectif, pourtant actifs dans l’organisation d’évènements festifs ou politico-culturels de la scène toulousaine. Sur le plan national, nous avons été subjugués par le silence assourdissant, tout le temps de l’offensive qui a duré la bagatelle de 5 ans, de milieux avec lesquels nous partageons beaucoup tels que le CMF, la FTCR, le FSQP, le CFPE, Oumma.com et tant d’autres. Comment expliquer ce silence devant si peu d’enjeu et si peu à perdre ? A l’évidence, ça n’est pas l’identité des plaignants qui indisposent ici. C’est la mienne. Car le monde organisé de l’immigration, même s’il se détermine en fonction du champ politique blanc a ses enjeux propres. Il est un corps qui a ses propres intérêts et qui par conséquent calcule ses mouvements. Il faut reconnaître que certains, s’ils ne réagissent pas, c’est par simple négligence ou par manque de réflexe. Ou tout simplement par sentiment d’impuissance. D’autres espèrent notre disparition, la plus rapide possible. Parmi lesquels ceux qui ont leur propre agenda, leur propre stratégie. Parmi lesquels ceux qui n’en n’ont pas et qui préfèrent le vide plutôt que nous.
Je dois signaler que lors du procès en appel, un signataire, très timide, a rejoint le collectif de soutien : Le Tactikollectif. Sans doute grâce à la pression faite par des militants de gauche étonnés ou agacés de la pusillanimité de ses membres, ou tout simplement à cause de la honte de ne pas en être. Leur acte est resté symbolique car ils ne sont pas allés jusqu’à participer au rassemblement devant le tribunal. De tous, je pense que ce sont ceux, avec les Motivé-e-s et Zebda qui sont les plus soulagés de la fin du procès.
2 / L’agression de la LDJ
Suite à une émission sur LCP, où j’ai mis en cause la LDJ, je suis tombée dans un guet-apens et me suis faite agressée par des membres de cette organisation de l’extrême droite sioniste. Les soutiens ne se sont pas fait attendre. Ici, les choses sont beaucoup plus simples. D’abord, parce qu’il s’agit d’une agression physique, contre une femme. La solidarité est plus spontanée. De plus, lorsque je dis « souchien » le corps majoritaire blanc, qu’il soit malhonnête et entende « sous-chien », ou honnête et entende la critique de la souche, se sent globalement insulté, à quelques exceptions près. Il est indisposé. Qui est cette indigène qui s’en prend au corps le plus légitime de la Nation ? Il y a, que je le veuille ou non, crime de lèse Blanc. C’est parce que le corps légitime s’est senti offensé qu’il est si difficile de trouver des soutiens et chez les Blancs et chez les indigènes. Dans le cas de la LDJ, il s’agit d’une organisation, qui, qu’on l’admette ou pas, fait partie d’un corps plus fragile que celui des Blancs – les Juifs. Aussi est-il plus aisé de trouver des solidarités. Une pluie de soutiens anonymes s’est abattue sur moi. De très nombreux indigènes m’ont témoigné leur amitié et leur solidarité. La cause est entendue : on fait bloc contre les sionistes. On fait bloc contre ceux qui bénéficient de toutes les complicités des autorités publiques. Une tolérance inversement proportionnelle à celle dont bénéficient les musulmans. L’affaire des souchiens n’a pas suscité autant de spontanéité chez les nôtres. Sans doute parce qu’il va de soi qu’il n’est pas très sage de s’en prendre au groupe qui occupe la plus haut place dans l’échelle raciale. Les indigènes le savent, consciemment ou pas. Moins anonymes furent les communiqués d’Oumma.com qui a réagi vite et efficacement, le Mrap, le NPA, l’AFPS(6)…
La plupart des soutiens officiels ont réagi sincèrement. La LDJ est un groupe violent clairement identifié qui suscite une réprobation unanime du fait notamment de l’impunité dont il bénéficie. Seul le Mrap échappe à cette sincérité. S’il me soutient là, c’est sûrement parce que la LDJ est une association de voyous, mais aussi à cause de sa conscience coupable. Il vient de valider en congrès la thèse du racisme antiblanc ce qui fait de lui un complice objectif de l’Agrif…Qui se sent morveux, se mouche.
A ce stade de la réflexion, il est bon de s’attarder sur la galaxie des soutiens obtenus par mes frères Said Bouamama et Said du groupe Zep, également poursuivis pour racisme anti-blanc par l’Agrif. Leur campagne s’articule autour d’une pétition parue dans le magazine « les Inrocks » et centre, judicieusement, la défense des deux Said sur la liberté d’expression(7). Le succès est immédiat. Il s’explique par le caractère consensuel de la pétition. Qui accepterait dans les milieux « engagés » de trahir Voltaire et son fameux « Je ne partage pas vos idées mais me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer » ? Il s’explique également par la nature même de l’accusation. Une bonne partie de la gauche française reconnait dans le « Nique la France » des deux Said une familiarité avec une certaine tradition française frondeuse, provocatrice…et blanche : Aragon, Breton, Brassens, Renaud… S’inscrire dans cette filiation et mourir… Rien de tel pour nous halaliser. Et puis « Nique la France » (tel qu’il est perçu et non pas tel qu’il est défini par les auteurs) semble s’en prendre au « système » global. Toutes ses victimes, prolos, habitants des quartiers, femmes, immigrés peuvent s’en revendiquer. Les opposants, les dissidents et rebelles peuvent s’y reconnaître car ils sont capables de prendre leur distance avec le pouvoir et ses institutions. « Souchien » s’en prend au privilège blanc et constitue un degré supérieur dans la critique dudit système. Combien de Blancs réussissent à prendre leurs distances vis-à-vis d’eux-mêmes ?
Bref, pourquoi cette analyse ? Certains y verront la manifestation d’un point de vue nombriliste ou un simple règlement de compte. C’est leur problème. Mon propos dit, avec raison, je le crois : La lutte antiraciste est politique. Il dit, avec lucidité, je le crains : Misère de l’antiracisme et galère de la résistance décoloniale.
Houria Bouteldja, membre du PIR
1)Solidarité avec Houria Bouteldja : une accusation qui nous insulte tous http://www.politis.fr/Solidarite-avec-Houria-Bouteldja,15421.html
2)Raphaël Confiant qui fait partie de ces derniers n’a pas ménagé ses efforts pour dénoncer l’affaire dans les milieux antillais pendant les 5 ans de la campagne.
3)En décembre 2011, le collectif toulousain rassemblait : FSU 31, PCF 31, NPA 31, Europe Ecologie Les Verts Midi-Pyrénées, Parti de Gauche 31, Convergences et alternative, Générations Spontanées contre le racisme et l’islamophobie, Europalestine Toulouse, le CRAN Midi-Pyrénées, Egalité Toulouse Mirail 31, Collectif de soutien aux sans papiers de Figeac, FASE 31 En octobre 2012, il rassemblait : UJFP, NPA31, EELV Midi-Pyrénées, FSU 31, Union Antifasciste Toulousaine, Gauche Anticapitaliste, Egalité Toulouse Mirail 31, COUAC, Déchoukaj, Sud-Etudiant Mirail, Tactikollectif, Comité de soutien à Andrès, Génération spontanées contre le racisme et l’islamophobie, Convergences et alternative, Collectif Palestine Libre, Comité toulousain du MRAP, LDH Section Toulouse, Comité 31 du Mouvement pour la Paix.
4)Alternative Libertaire Toulouse, ATTAC 31, CGT Haute-Garonne, CNT Toulouse, Coup pour Coup 31, Gauche unitaire, Les alternatifs, MJCF 31, OCML-VP, Partit occitan, RESF 31, RUSF Toulouse, UNEF Toulouse, Cercle Condorcet Midi-Toulousain, Solidaires 31, AGET-FSE, PS Haute Garonne
5)Ils seront particulièrement mobilisés – et courageux – lors de l’attaque des Jeunesses Nationalistes contre une conférence que nous donnions, Sadri Khiari et moi-même, à l’occasion de la sortie de notre livre « Nous sommes les indigènes de la république », éditions Amsterdam, le 14 octobre 2012 à l’Université du Mirail.
6)Les autres soutiens : CapJpo, Cap Bordeaux, FUIQP, Saphirnews, Collectifs 8 mars pour toutes, le Quotidien d’Oran, le politologue, Pascal Boniface et le journaliste Sébastien Fontenelle.
7)http://petition.lesinrocks.com/devoirdinsolence/