Pour ce qui serait de la Seine-Saint-Denis – et plus généralement de l’ensemble de nos DOP-TOP (Départements et territoires d’outre-périphérique) ? C’est le cinéma (d'(h)auteur) qui se charge ces jours-ci de cette rude mais noble mission de civilisation, avec la Journée de la jupe, qui pâme très fort la droite (alors qu’Entre les murs l’avait plutôt navrée) : le bloc-noteur vendredique du Figaro, l’immarcescible Rioufol, jabote, l’ayant vu, que son réalisateur est une espèce de héros de la résistance au « politiquement correct » et à « la démagogie compassionnelle » (si odieusement attentive aux inégalités sociales), et que son film, parmi d’autres (millions de) vertus, ose enfin aborder « sans fard » les tristes « réalités ethniques et culturelles des cités ». (On y reviendra prochainement.)
Et pour ce qui serait de l’éducation de l’islamien(ne) des lointains ? Libération (Cette (courageuse) « initiative mérite d’être saluée », juge Libération, et je suis bien d’accord, même si je la trouve un peu courte : tant qu’à faire du soutien scolaire pour Sarrasins ignares, je trouve un peu dommage de se limiter à une seule matière)] annonce, le 28 mars, une très heureuse nouvelle : le « Projet Aladdin, parrainé par des personnalités internationales » (dont Jacques Chirac, former president of the French Republic, et Rachida Dati, future former garde des Sceaux), a été « lancé » la veille « en grande pompe au siège de l’Unesco à Paris ». Ledit projet, il est vrai, est pour le moins ambitieux, puisqu’il « vise », ni plus ni moins, « à mettre à disposition du public arabe, persan et turcophone une information complète et irréfutable sur la Shoah ».
Et là, un esprit un peu étroit aurait pu (se) rappeler, à la faveur de ce lancement, que le pontife Ratzinger vient de se réconcilier avec un prélat qui juge qu’« il n’y a pas eu de chambres à gaz », et qu’un vieux birbe d’extrême droite vient encore de vomir, dans une enceinte européenne, que « les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire de la guerre mondiale » – et qu’il y aurait par conséquent de l’urgence à mettre aussi à la disposition de la chrétienté blanche, non moins qu’à celle des foules mahométistes, une information irréfragable sur la Shoah. Ou s’il y a deux poids, deux mesures ?
Sébastien Fontenelle
SOURCE : [Politis