Par cette réception comme pour celle, hier, d’Idriss Deby le tchadien que l’armée française vient juste de sauver de la déroute militaire, la Patrie des droits de l’Homme entend honorer une fois de plus le principe de dictature héréditaire qu’elle prétend avoir aboli en France en 1789 mais qu’elle a précisément contribué à remettre en place dés les années 60 à travers tout le continent africain et dans le monde arabe du Togo en Egypte et de Tunisie au Gabon.
Au Togo nous le savons, Faure Niassingbé n’a pu s’imposer sous le couvert des services français qu’au prix d’une fraude électorale et d‘une répression sanglante ayant fait plus de 1500 morts et ayant contraint à l’exil près de 20 000 Togolais, et ce au détriment du véritable vainqueur des élections Bob Akitani dangereusement intègre.
Mais si la France fait semblant de ne rien voir et continue de donner des leçons de démocratie au monde entier, il n’y a là aucune contradiction : pour elle, les « droits de l’homme et du citoyen » dont elle se gausse s’arrêtent aux frontières de l’Afrique.
Cependant ses prétentions moralisatrices vont plus loin. Au moment même où elle reçoit ses amis dictateurs et qu’elle avalise sans rechigner les crimes de guerre israéliens au Liban, elle se permet, sans rire, de récuser le président libanais Emile Lahoud au prétexte qu’il serait inféodé à la Syrie… c’est à dire, pas à elle.
Comme au temps de « l’Union française » la France schyzophrène parle de démocratie mais continue d’administrer ses indigènes africains d’une main de fer par le truchement d’un personnel local « made in Paris » et à travers les réseaux de la « Françafrique », réduisant à l’émigration forcée la jeunesse privée d’avenir , mais faisant le bonheur des Bouygues, France Telecom ,Elf et autres amis désintéressés de ce continent.
Si la plupart des partis et intellectuels français font cause commune avec ces multinationales, et ont intériorisé cette idée d’une Afrique nécessairement à soumettre, c’est parce qu’à un degré ou un autre ils tirent profit de cette domination.
Pire. Aujourd’hui certains « passeurs de racisme » sont très tendance et font salle comble dans les égouts de la République. Si l’on en croit l’arrogance misérable d’un Nicolas Sarkozy qui à Bamako le 18 mai 2006 lançait : »la France n’a pas économiquement besoin de l’Afrique » et celle non moins méprisable d’un Stephen Smith, chouchou de Libération et du Monde pour qui « l’Afrique travaille à sa recolonisation » mais « plus personne n’est preneur », ce serait donc par pure générosité que la République française s’imposerait en Afrique depuis 4 siècles. Tout de suite après être tombé béat d’admiration devant tant de générosité, nous suggérons à la France qu’au plus vite elle se préoccupe d’elle-même, tout en préservant l’Afrique de son amour carnassier. Qu’elle cesse de la piller, d’intriguer, de placer ses hommes, d’encourager corruption et népotisme, de vendre ses armes, de répandre ses déchets toxiques, d’entretenir ses garnisons et de fomenter ses putschs.
Ici même les projets d’immigration « choisie » façon Sarkozy,(fuite des cerveaux organisée) ou « partagée » style Parti Socialiste(comme un fardeau) aboutissent tous deux à « l’immigration jetable » exemple « les Mille de Cachan », qui au delà d’un problème de logement, illustre bien par son traitement, ici, le système néocolonial qui sévit là-bas.
Non au soutien de la France à la dictature du clan Gnassingbé.
Pour le respect des suffrages démocratiques et pour des relations économiques équitables avec l’Afrique.
Mouvement des indigènes de la république
Le 6 septembre 06