Logements insalubres

Après les avoir laissés brûler, aujourd’hui ils osent mettre des familles à la rue !

A deux reprises à Paris, en moins d’une semaine, des incendies de logements insalubres où vivent des familles d’immigrés, ont provoqué la mort de 17 personnes au boulevard Vincent Auriol, puis de 7 autres dans la rue Roi Doré. Après l’incendie de l’hôtel Opéra, au mois d’avril dernier et ses 24 morts, ces drames illustrent le traitement que la République réserve à ses indigènes, corps d’exception sans visage.

Les Indigènes de la République rappellent que ce sont leurs frères et sœurs qui meurent dans ces conditions épouvantables et qu’ils ne peuvent l’accepter.

C’est aux côtés des familles qu’ils ont leur place et c’est là qu’ils seront dorénavant, et non pas aux côtés de ces politiciens incapables, qui après avoir hypocritement « exprimé leur émoi » continuent de refuser le minimum humain à leurs concitoyens, à savoir un toit digne de ce nom. Au-delà du seul décompte des morts : doit-on rappeler que ce sont 29 enfants qui ont brûlé dans ces taudis, seuls lieux encore disponibles pour les accueillir !

Doit-on ici rappeler que seule la couleur de leur peau (et pas seulement l’absence de papiers en règle) est à l’origine de leur maintien dans des conditions de logement inacceptables !

L’Etat français ne respecte même plus son devoir élémentaire de respect des conventions internationales et des droits humains en acceptant que des familles vivent et meurent aujourd’hui dans les pires conditions !

Nous dénonçons les conséquences ultimes d’un système profondément inégalitaire, qui au nom du profit (…), font qu’aujourd’hui nous en soyons à pleurer tant de morts. Nous refusons d’accepter cette nouvelle démonstration de violence faite par Sarkozy aux « mal logés » en les expulsant « pour leur sécurité » sans leur avoir préalablement garanti un toit : elle bafoue une nouvelle fois le droit au logement pour tous. Au même titre, comment qualifier l’attitude de la Ville de Paris qui se complait dans le meilleur des cas à ne reloger durablement que les familles régularisées ou françaises, alors que dans la plupart des cas, elle ne propose que des logements provisoires ( quelques jours à l’hôtel) à d’autres familles, parce qu’elles sont étrangères, françaises issues de l’immigration ou de la colonisation, ou encore, ne propose rien du tout lorsque ces familles sont en situation irrégulière ?

Monsieur Sarkozy, vous nous répétez depuis trop longtemps que « la sécurité » est un droit pour tous. Aujourd’hui les expulsions de mal logés, les rafles et les expulsions de sans papiers se multiplient et maintiennent dans l’insécurité permanente les populations issues de la colonisation. Votre attitude est inadmissible quand vous criminalisez ces personnes en leurs reprochant d’être en France, en les rendant de ce fait responsables de leur détresse. Elles ne demandent qu’à faire valoir leurs droits : avoir un logement décent sur notre territoire et les papiers qui leur donneraient une existence légale.

Mesdames et Messieurs élu-e-s locaux et autres Ministres de la République, ce sont des hommes, des femmes et des enfants dont il est question…

Nous disons haut et fort, ça suffit ! Plutôt que vos pseudo solutions : les expulsions sans relogements garantis, c’est un PLUS JAMAIS DE FAMILLES QUI BRULENT que nous attendons ! Un PLUS JAMAIS D’EXPULSIONS que nous exigeons !

C’est un logement pour tous que nous voulons !

Nous le dirons et le redirons autant que nécessaire, le droit à un logement doit être garanti pour TOUTES les familles et TOUTES les personnes sans discriminations.

Comme d’autres, nous appelons celles et ceux qui refusent les systèmes d’exception à s’unir dans l’action. Le Mouvement des Indigènes de la République appelle au rassemblement le 15 octobre prochain à Paris.

Mir, 10 Octobre 2005

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