Youssef Boussoumah n’a jamais mis les pieds en Tunisie ! De sa vie militante, il n’a commis aucun délit et n’a jamais été inculpé ni en France, ni en Tunisie ni ailleurs.
De toute évidence nous sommes devant la continuation de certaines pratiques de coopération policière entre la France et la Tunisie (rappelons qu’en 1987 Charles Pasqua, connu pour son acharnement répressif contre les militants, était ministre de l’Intérieur).
A cette époque, Youssef Boussoumah était déjà militant de la cause palestinienne et arabe. Quelques années plus tôt, il avait effectivement participé à des manifestations parisiennes en soutien au peuple tunisien lors des « émeutes du pain ». Sans doute est-ce à cette époque que ses activités ont été fichées par les services français et tunisiens.
Malgré toutes les démarches entreprises auprès du Ministère de l’Intérieur et la mobilisation de plusieurs avocats des droits de l’homme, aucune explication n’a été fournie, l’administration est restée inflexible.
Alors que les portes de la Tunisie sont grandes ouvertes à des personnages peu recommandables ou très contestés comme Bernard-Henri Lévy ou Caroline Fourest, un militant anti-impérialiste et respecté dans les milieux qui luttent pour la justice et la liberté, se voit refoulé comme un malpropre d’une terre de révolution.
Alors qu’on annonce la victoire de Beji Caïd Essebsi, dignitaire de l’ancien régime, aux élections présidentielles, ces pratiques policières qu’on croyait révolues sont de très mauvaises augures pour l’avenir du peuple tunisien et de sa révolution.
Toute la lumière doit être faite sur cette lamentable affaire. Le Ministère de l’Intérieur tunisien doit retirer Youssef Boussoumah de ses fichiers!
Paris, le 20 décembre 2014