Après deux ans de procédure judiciaire, pourquoi les juges d’instruction du tribunal correctionnel de Grasse concluent-elles l’information judiciaire par un non-lieu favorable aux deux agents de la Brigade Anti Criminalité(BAC) responsables de la mort de Hakim AJIMI ? Alors que, parallèlement, des agents de la police nationale et de la police municipale sont mis en examen,les agents de la BAC jouissent-ils d’un statut particulier ?
Il y a deux ans déjà, le 9 mai 2008 à Grasse, en plein jour, en plein centre-ville, Hakim AJIMI est mort, suite à son interpellation par la police. Interpellé dans la rue, Hakim n’est ni armé, ni dangereux, ni même menaçant. Sous les yeux de nombreux témoins, il est immobilisé par deux agents de la BAC, rejoints par des officiers de la police municipale et nationale. Pieds et mains menottés, ventre contre terre, Hakim subit durant15 à 20 minutes une clé d’ étranglement (dont l’usage est condamné par la Cours Européenne des Droits de l’Homme) associée à une violente compression thoracique et à de violents coups de poings et coups de pieds. Voyant l’état critique du jeune homme, des passants tentent d’intervenir. En vain. Hakim AJIMI est mort, il avait 22 ans.
En octobre 2008, les deux juges d’instruction du tribunal correctionnel de Grasse ont placé, contre toute logique, les deux agents de la BAC responsables de la mort de Hakim en position de témoins assistés. Le 5 mai2010, suite à l’appel de la partie civile, elles récidivent en concluant l’information judiciaire par un non-lieu, ignorant tous les éléments à charges contre ces deux agents :· faisant fi des vingt témoins oculaires dénonçant les méthodes barbares employées par la police sous leurs yeux et ayant causé la mort de Hakim;· faisant fi de l’expertise médicale explicitant une mort lente et douloureuse par asphyxie mécanique;· faisant fi des procès verbaux des agents de la BAC et de la police ne démentant ni la durée de l’étranglement ni l’inertie du corps au moment de son transfert au commissariat;· faisant fi de la requête du procureur de la République demandant la mise en examen pour avoir « causé la mort de Hakim par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité »;· faisant fi de l’ordonnance de la Chambre d’instruction d’Aix-en-Provence de fournir un supplément d’information « aux fins de mise en examen des deux policiers pour homicide involontaire et non assistance à personne en péril;· faisant fi du rapport accablant de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité, qui s’indigne de « l’inhumanité » des policiers,dénonce « l’abus inutile de l’usage de la force », et demande des sanctions disciplinaires contre les agents impliqués.
Le comité de soutien Vérité et Justice pour Hakim dénonce l’alimentation d’un corporatisme aveugle et dangereux et le maintien d’un climat délétère par les deux juges d’instruction du tribunal correctionnel de Grasse. Il œuvre, avec détermination, pour faire triompher la vérité et pour que justice soit rendue.
Un départ en bus est organisé à 10h, à la gare de Grasse
Réserver auprès de : 06 61 47 39 17
email : comitedesoutienpourhakim@gmail.com