Wassam El-Yamni a été interpellé dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier près d’un centre commercial, dans le quartier de la Gauthière, alors qu’il était, selon les forces de l’ordre, très excité et qu’il s’en était pris aux policiers, lançant des projectiles sur leur véhicule.
Après une course-poursuite, il a été plaqué au sol, menotté puis conduit au commissariat. Il est tombé dans le coma après un malaise cardiaque durant son transport. L’Inspection générale de la police nationale a mené une enquête cette semaine sur place et une enquête a été ouverte par la justice vendredi. Depuis cette interpellation, une certaine tension règne à Clermont-Ferrand. Durant les deux dernières nuits, une trentaine de véhicules ont brûlé dans différents quartiers.
« Ce soir pas de violence, aucune voiture brûlée, aucune vitre cassée »
A l’issue du rassemblement de samedi, un des organisateurs, un ami de la victime, a pris la parole, demandant : « ce soir pas de violence, aucune voiture brûlée, aucune vitre cassée, c’est comme ça qu’on aura la justice ». La famille de Wissam El-Yamni ne soutenait pas cette manifestation.
Les participants, des jeunes gens issus des quartiers populaires de la ville pour l’essentiel, se sont rendus jusque devant le commissariat pour un sit-in durant deux minutes, derrière une banderole sur laquelle était inscrit « Personne au-dessus des lois, Stop bavure, On est tous avec toi Wissam ».
Interrogée par le journal La Montagne , une habitante du quartier de la Gauthière dit « avoir l’impression de vivre dans une cocotte-minute ». depuis dimanche. « Ca peut exploser à n’importe quel moment, explique-t-elle au quotidien régional. Les gens ici en ont marre : les vitrines de plusieurs commerces ont été brisées et je crains que la marche soit chaude, très chaude. On aimerait avoir un peu plus de soutien des autorités et de la mairie. »
Deux policiers sont visés par une information judiciaire pour coups et blessures volontaires. « La famille est déçue que l’information ne concerne que deux policiers » explique son avocat, alors qu' »une dizaine de voitures de police étaient présentes lors de l’interpellation », d’après les éléments qu’elle a recueillis. Ce chiffre est contesté par le procureur, qui évoque au maximum trois véhicules. La famille doit se constituer partie civile lundi.
Avec AFP