Instrumentalisant l’émotion suscitée par l’horrible meurtre de Samuel Paty, le gouvernement intensifie et radicalise l’offensive islamophobe ouverte par la loi sur le « séparatisme islamiste ».
Le ministre de l’Intérieur Darmanin ne cache d’ailleurs même pas qu’il ne s’agit pour le gouvernement que d’un prétexte, quand il déclare que les opérations policières de ce lundi 19 octobre 2020 visent des « dizaines d’individus » qui n’ont pas un « lien forcément avec l’enquête mais à qui nous avons manifestement envie de faire passer un message ». Quel nom porte un régime politique où des opérations de police sont conduites dans le but de « délivrer un message » ?
Darmanin a déjà annoncé que le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et Baraka City, ainsi que d’autres associations, « se verront dissoudre en conseil des ministres ».
Les menaces d’interdiction contre le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) visent à censurer toute lutte contre l’islamophobie. C’est d’ailleurs le principal argument de Darmanin, qui qualifie le CCIF d’association «ennemie de la République» pour avoir osé « dénoncer l’islamophobie d’État».
BarakaCity est une association humanitaire islamique intervenant entre autres en Birmanie, en Palestine, au Bangladesh, au Congo, au Niger, en Syrie. Elle est régulièrement dans le viseur de l’État depuis 2014. Ses locaux et son président ont encore été perquisitionnés suite à la dénonciation de la tartufferie que représentent certaines des voix les plus dures de l’islamophobie. À travers BarakaCity, c’est encore à la capacité des musulmans à s’organiser de manière autonome que l’État s’attaque. Une autre association caritative, Ummah Charity a subi de son côté une perquisition, tandis que son responsable était placé en garde à vue.
Alors que 20 années de participation de la France à la « guerre contre le terrorisme » et de développement de l’islamophobie nous ont amené au bord de l’abîme, le gouvernement choisit de franchir une nouvelle étape, celle d’une guerre ouverte contre les musulmans, leurs organisations et contre tous les démocrates qui se dressent contre le racisme. Nous nous y opposerons. Le Collectif Ni guerres ni état de guerre se tient en solidarité avec tous les Musulmans de ce pays, aux côtés de toutes les femmes et les hommes attachés à la paix.
Collectif Ni Guerres Ni État de Guerre, Mardi 20 octobre 2020