Soutien à la mosquée de Pessac : pour une souveraineté inconditionnelle de toutes les mosquées

La chronique, devenue malheureusement ordinaire, de l’islamophobie de l’État français se poursuit avec la fermeture toute récente de la mosquée Al Farouk de Pessac. Cette nouvelle décision s’est effectuée avec le même arbitraire, le même mépris, les mêmes procédés et les mêmes buts que ceux qui ont présidé aux dissolutions et aux fermetures d’autres lieux de vie, de pensée et d’action de la communauté musulmane. Elles n’ont cessé de se multiplier frénétiquement dans ce pays depuis un an, pour ne parler que de la séquence ouverte par l’annonce de la dite « loi Séparatisme », touchant mosquées, écoles, librairies, éditeurs, ONG, organisations luttant contre l’islamophobie ou pour la libération de la Palestine. 

Le Parti des Indigènes de la République tient à adresser ses salutations fraternelles aux membres de la communauté forgée autour de la mosquée de Pessac ainsi que son soutien à leur combat pour sa protection, qui s’est immédiatement engagé sur le plan juridique. Nous saluons également toutes les mosquées ayant déjà subi de telles mesures d’intimidation, dont la liste s’allonge de jour en jour.

La fermeture de la mosquée de Pessac constitue une nouvelle atteinte aux droits fondamentaux de tous les musulmans qui vient rappeler que rien ne peut dérouter l’agenda islamophobe de l’État français, pas même une guerre en Europe. Cette politique, qui puise ses sources très loin dans la trajectoire du pouvoir français et qui s’est renforcée avec la loi « Séparatisme » promulguée l’été dernier, vise à éradiquer tout espace autonome garantissant l’épanouissement d’une vie communautaire à des musulmans qui se voient en conséquence soumis à un véritable régime d’exception reposant sur la suspicion, le contrôle, l’intimidation et la répression. 

Cette nouvelle atteinte vient plus particulièrement rappeler l’enjeu que constituent les mosquées pour le dispositif islamophobe. Le contrôle policier et administratif des mosquées, qui avait déjà fait ses preuves en favorisant notamment l’autocensure et la mise à l’écart de si nombreux imams, s’insère de plus en plus dans ce dispositif ne supportant aucune expression musulmane qui s’assumerait comme telle dans ces lieux. Si les musulmans ne sont pas respectés au sein de leurs propres mosquées, comment pourraient-ils l’être ailleurs ? Cette volonté de l’État français de faire des mosquées ses appareils idéologiques cible les générations présentes et futures de la communauté, en leur refusant leur légitime souveraineté sur leur culte et leurs institutions. La lutte contre cette prétention à domestiquer l’islam et les musulmans doit viser le démantèlement des structures de contrôle étatique de l’islam, de la Charte des imams ainsi que de toutes les lois islamophobes, en tissant des liens durables avec d’autres structures et organisations musulmanes, en France et à l’étranger.  La lutte de la génération précédente a été de construire nos mosquées ; celle de la génération présente est en toute urgence de les défendre.

PIR

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