« On voudrait être traitées comme des mamans normales, pas comme des mamans qui portent le voile », explique Anissa Fathi, 33 ans, qui explique que l’école d’un de ses enfants à Montreuil (Seine-Saint-Denis) refuse sa présence lors de ses sorties au nom de la « neutralité républicaine ».
En mars, le ministre de l’Education nationale Luc Chatel avait jugé que les mères d’élèves accompagnant les sorties scolaires ne devaient pas montrer de signes religieux ostentatoires. Mais François Fillon est réticent face à une interdiction d’accompagnement.
Un « groupe interministériel (principalement Intérieur et Education nationale) a été mis en place pour faire des propositions dans un rapport, a priori d’ici l’automne », selon l’entourage du Premier ministre.
Le collectif MTE a appelé à être « très vigilants »à la rentrée, lors du « vote des règlements intérieurs » de septembre 2011.
Anissa Fathi a expliqué avoir trouvé une parade: « Je boycotte la sortie scolaire mais je m’arrange pour connaître le lieu et l’horaire de la sortie et j’y emmène mon enfant par mes propres moyens ».
Plusieurs parents ont dénoncé dimanche les traumatismes vécus par leurs enfants. « Nos enfants en souffrent énormément. Ils ne comprennent pas », témoigne Hanissa Ouhami, 31 ans.
« Dans d’autres écoles, d’autres villes, ça se passe très bien », nuance Ndella Paye, une des initiatrices du collectif MTE. Mais « c’est une injustice, une violence, pour les enfants qui voient leurs mamans exclues parce qu’elles portent le voile ».
Le collectif MTE a lancé une pétition, signée par des personnalités associatives et politiques comme Olivier Besancenot (NPA), Cécile Duflot (NPA), Christiane Taubira (PRG) ou le sociologue et historien de la laïcité Jean Baubérot.
MTE appelle les mamans qui se verraient refuser l’accompagnement aux sorties scolaires l’année prochaine à se faire connaître afin de recenser les cas, a expliqué Ndella Paye.