Comores

Motion de commémoration de la journée du 12 novembre

Les associations de la société civile comorienne en France se sont réunies pour la quatrième année consécutive ce 8 novembre 2008 pour célébrer et rappeler à la mémoire des plus jeunes que l’Etat comorien est né le 12 novembre 1975, date à laquelle les quatre îles de l’archipel (Mayotte, Grande-Comore, Anjouan et Mohéli) ont été admises au sein de l’Organisation des nations unies.

Cette célébration arrive à un moment crucial de l’histoire des Comores puisque, malgré les espoirs qu’avait suscité l’élection du président Ahmed Sambi, la question de l’île comorienne de Mayotte a été retirée en 2006, en 2007 et en 2008 de l’ordre du jour des discussions à l’Assemblée Générale de l’ONU, comme c’est le cas depuis 1995. De plus, le gouvernement actuel n’a pas voulu prendre en compte le danger souligné à plusieurs reprises et au fil des rencontres avec les responsables politiques jusqu’au plus haut niveau de l’organisation d’un referendum sur la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte par la France.

Comme ses prédécesseurs, le Président Sambi a accepté la mise en place d’un Groupe de Travail dit de Haut Niveau (GTHN) dont l’objectif, à peine caché, est d’arriver à la signature d’un Traité entre les Comores (amputées de l’île de Mayotte) et la France, traité qui certes mettrait en place certains arrangements au niveau de la coopération, mais consacrerait la fin de la revendication de l’île de Mayotte par l’Etat comorien à l’ONU.

C’est dans ce contexte que jusqu’ici les associations de la société civile en France ont refusé toute collaboration avec un gouvernement qui apparaissait comme complice dans les traitements inhumains que subissent nos frères qui cherchent à se rendre à Mayotte. Mais depuis le mois dernier, le Président Ahmed Sambi a reçu les associations de la société civile à Paris, leur a révélé son intention de changer de politique s’agissant de l’île comorienne de Mayotte, et s’est dit prêt à mettre tout son poids dans la balance, pour empêcher la départementalisation de l’île. Il a, en outre, appelé la diaspora au rassemblement sur cette question nationale.

Les associations de la société civile ne sont pas des partis politiques, encore moins des partis d’opposition. Elles se sont toujours montrées prêtes à collaborer avec tout gouvernement qui, conformément à la Loi fondamentale du pays et au droit international, entend défendre réellement l’unité et l’intégrité des Comores.

Aujourd’hui, elles s’entendent avec le gouvernement du Président Sambi sur la nécessité d’un front commun contre la volonté du gouvernement français de départementaliser l’île comorienne de Mayotte, et aussi pour la réactivation du Comité des Sept sensé aider au règlement du contentieux franco-comorien au niveau international.

Les associations sont donc, dans de bonnes dispositions à l’égard du chef de l’Etat comorien, avec un préjugé favorable, assorti toutefois d’une vigilance raisonnée, puisque le Président Sambi hésite encore à retirer les délégués de l’Etat comorien du GTHN et qu’il explique qu’il ne peut pas refuser à la France l’expulsion de Comoriens vers l’île d’Anjouan.

Les associations basées en France doivent par conséquent, prendre conscience de leur rôle, car elles comptent de nombreux franco-comoriens qui peuvent d’un côté, obtenir que leur deuxième pays, la France, se conforme au droit international et à son image de patrie des droits de l’Homme et de l’autre, l’enjoindre à engager pour de bon, des négociations avec la partie comorienne, non dans un huis-clos incongru, mais sous un arbitrage international. La France doit pour cela œuvrer, non en attisant les ressentiments, les dissensions et les divisions, mais en favorisant l’entente, le rapprochement, la solidarité et le vivre ensemble, entre Comoriens des quatre îles.

Signé ce 08/11/2008 par : l’ACDH (Association Comorienne des Droits de l’Homme), le CAAC (Collectif des Associations et des Amis des Comores), le CCMM (Collectif Comores-MasiwaMane), le CDUIC (Collectif pour la Défense de l’Unité et de l’Intégrité des Comores), le CMUC (Comité Marseillais pour l’Unité des Comores), la DIASCOM (Coordination des Associations de la Diaspora Comorienne), le GRDC (Groupe de Réflexion sur le Devenir des Comores), la GAC (Guilde des Artistes Comoriens), le GRITAC (Groupe de Réflexion pour l’Intégrité Territoriale de l’Archipel des Comores), Mouvement Watwaniya, Amicale Panafricaine, SOS Démocratie.

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