Pourtant les responsables sont connus depuis le chef de l’Etat, Charles de Gaulle, le chef du gouvernement, Michel Debré, le ministre de l’intérieur, Roger Frey, jusqu’aux ministres des transports, Robert Buron qui organisa le transport des manifestants arrêtés, celui de la jeunesse et des sports, qui réquisitionna les stades et salles où seront séquestrés et torturés pendant une semaine, les manifestants arrêtés, en passant par le ministre des armées, Pierre Messmer qui mit les forces armées à la disposition de la répression.
Nous déclarons que jamais nous n’accepterons la chape de silence maintenue sur ce crime comme nous n’accepterons jamais de nous taire devant les crimes policiers qui depuis tant d’années ensanglantent les quartiers populaires et endeuillent les populations issues de l’immigration postcoloniale. Car c’est bien le même racisme colonial qui est à l’œuvre, hier comme aujourd’hui. Un racisme qui innocente les criminels et bafoue notre désir d’émancipation.
Les martyrs du 17 octobre 61 sont morts parce qu’ils exigeaient dignité et respect. Ce sont ces mêmes dignité et respect que nous défendons aujourd’hui lorsque nous dénonçons les mesures racistes du gouvernement Hollande-Ayrault-Valls à l’encontre des Roms, celles interdisant aux musulmans indignés par les caricatures du Prophète de manifester ou bien encore les crimes policiers comme celui qui a frappé notre frère Ali Ziri, âgé de 69 ans et pour lequel le procureur vient de requérir un non-lieu.
La vague d’islamophobie et de négrophobie sans précédent qui s’affiche maintenant au grand jour, l’idéologie suprémaciste blanche qui désormais est assumée sans complexe par des politiques, des policiers, des magistrats et leurs affidés, sont dans la droite ligne du crime du 17 octobre 61. Seule notre détermination portée par le souffle de nos martyrs d’il y a 51 ans pourra les contrer. C’est la raison de notre présence sur le Pont Saint- Michel en ce 17 octobre 2012.
PIR