Communiqué

Massacre du 17 octobre 61: au dessus de Papon, de Gaulle !

Le 17 octobre 1961, il y a 51 ans, la république française ordonna et organisa avec le concours de toutes les structures de son Etat, le massacre de plusieurs centaines de ses propres ressortissants Algériens coupables d’avoir manifesté pour leur dignité et l’indépendance de leur pays, l’Algérie.

Depuis 51 ans, pour se donner bonne conscience les bonnes âmes de ce pays nous servent la légende d’un Maurice Papon préfet de police de Paris qui aurait agi seul en outrepassant les ordres reçus et le mythe d’une opposition de gauche qui unanime aurait protesté contre ce massacre.
Depuis 51 ans, les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, y compris le pouvoir socialiste actuel, n’ont eu de cesse que de tenter de masquer la responsabilité de tout l’appareil d’Etat et le silence complice de l’opposition de gauche dans cette monstruosité.
Si depuis 51 ans le pouvoir français et la classe politique de gauche comme de droite, refusent la mise en place d’une commission d’enquête indépendante, l’ouverture totale des archives et la poursuite des responsables de ce crime d’Etat encore en vie, c’est pour que n’éclate au grand jour la collusion raciste qui a présidé à ce massacre et qui anime toujours la classe politique et ses supporters.

Nous déclarons qu’un crime sans criminels, cela n’est pas possible. Nous disons que quelques plaques confuses et une reconnaissance superficielle du massacre du 17 octobre, sans désignation précise des coupables tant policiers que politiques ne sauraient satisfaire notre exigence de justice et ne sont que poudre aux yeux.

Pourtant les responsables sont connus depuis le chef de l’Etat, Charles de Gaulle, le chef du gouvernement, Michel Debré, le ministre de l’intérieur, Roger Frey, jusqu’aux ministres des transports, Robert Buron qui organisa le transport des manifestants arrêtés, celui de la jeunesse et des sports, qui réquisitionna les stades et salles où seront séquestrés et torturés pendant une semaine, les manifestants arrêtés, en passant par le ministre des armées, Pierre Messmer qui mit les forces armées à la disposition de la répression.

Nous déclarons que jamais nous n’accepterons la chape de silence maintenue sur ce crime comme nous n’accepterons jamais de nous taire devant les crimes policiers qui depuis tant d’années ensanglantent les quartiers populaires et endeuillent les populations issues de l’immigration postcoloniale. Car c’est bien le même racisme colonial qui est à l’œuvre, hier comme aujourd’hui. Un racisme qui innocente les criminels et bafoue notre désir d’émancipation.

Les martyrs du 17 octobre 61 sont morts parce qu’ils exigeaient dignité et respect. Ce sont ces mêmes dignité et respect que nous défendons aujourd’hui lorsque nous dénonçons les mesures racistes du gouvernement Hollande-Ayrault-Valls à l’encontre des Roms, celles interdisant aux musulmans indignés par les caricatures du Prophète de manifester ou bien encore les crimes policiers comme celui qui a frappé notre frère Ali Ziri, âgé de 69 ans et pour lequel le procureur vient de requérir un non-lieu.

La vague d’islamophobie et de négrophobie sans précédent qui s’affiche maintenant au grand jour, l’idéologie suprémaciste blanche qui désormais est assumée sans complexe par des politiques, des policiers, des magistrats et leurs affidés, sont dans la droite ligne du crime du 17 octobre 61. Seule notre détermination portée par le souffle de nos martyrs d’il y a 51 ans pourra les contrer. C’est la raison de notre présence sur le Pont Saint- Michel en ce 17 octobre 2012.

PIR

Rassemblement à 18h sur le pont Saint-Michel
le 17 octobre 2012 en commémoration du 17 octobre 1961

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