L’histoire commence l’année dernière. Marwa, une musulmane d’origine égyptienne est insultée et agressée par un homme alors qu’elle jouait avec son bébé de 2 ans dans un terrain de jeu. L’homme lui a lancé les injures de « terroriste », « islamiste », et tenta à plusieurs reprises de lui retirer son voile de force.
Après qu’une plainte ait été déposée, l’homme fut condamné à une amende de 780 euros. La peine ayant été jugée trop légère, un appel fut déposé et c’est à la cour d’appel de Dresde que l’affaire devait être rejugée mercredi dernier, le 1er juillet. Ali, le mari de Marwa et leur fils de 3 ans étaient aussi présents dans le tribunal. C’est là que tout a dégénéré, l’accusé s’est précipité sur Marwa et l’a poignardé de 18 coups de couteau en moins de 30 secondes ! Son mari a essayé de s’interposer pour protéger sa femme mais fut poignardé lui aussi.
Deux policiers accoururent en urgence sur les lieux de l’agression mais ont pris son époux pour l’agresseur (parce qu’il a bien entendu une tête d’arabe) et lui ont tiré une balle dans la jambe ! Après la confusion, l’agresseur allemand d’origine russe fut maîtrisé.
Mais Marwa est morte de ses blessures dans la cour du tribunal. Elle était enceinte au moment de sa mort ! L’enfant de 3 ans d’Ali et de Marwa fut aussi blessé. Les autorités parlent comme d’habitude de l’acte isolé d’un fou.
Le CCIF condamne de la façon la plus ferme cet acte inqualifiable qui crée une tension sans précédent entre l’Egypte où la dépouille de la défunte vient d’arriver et l’Allemagne. Le CCIF condamne aussi le fait que cette affaire ait été très peu médiatisée en Allemagne, et pas du tout dans notre pays.
Il y a de cela trois ans, le CCIF avait, à l’occasion de conférences internationales, tiré le signal d’alarme, et appelé l’attention de tous sur le risque de voir apparaitre des meurtres à caractère islamophobe en Europe et particulièrement en France. Cet avertissement avait alors été perçu comme exagéré au motif et que rien ne permettait de justifier de tels propos.
Hélas, les évènements nous donnent raison simplement parce – qu’ils sont le reflet de ce qui transparaît sur le terrain que nous occupons : l’agression d’une jeune femme musulmane et voilée à Argenteuil par un groupe de jeunes gens en avril dernier.
Et le 1er juillet, l’assassinat sauvage de Marwa, dont le seul tort était d’être musulmane et de porter le voile.
Les politiques, les gouvernements européens ont une grande part de responsabilité dans l’atmosphère délétère et hostile qui règne actuellement dans la société contre les musulmans.
Certaines déclarations, discours ont pu être compris par certains comme la disqualification d’une certaine frange de la société. C’est effectivement le cas lorsque des politiciens, des élus…traitent les musulmanes voilées de « sac de patates », lorsque certaines personnalités qualifient les femmes portant le niqab « d’inhumaines », lorsqu’on qualifie la pratique de la foi musulmane de complot visant à déstabiliser la République.
Comment s’étonner alors que les femmes musulmanes essuient des crachats, soient insultées et agressées dans la rue, soient refoulées des administrations, des banques, des écoles, des centres de formation, soient exclues du marché du travail, ce sans que les autorités ne réagissent.
Les profanateurs de mosquées et de tombes courent toujours. Ces musulmans ne sont-ils pas morts pour que la France soit libre ? Leurs enfants n’ont-ils pas reconstruit le pays jusqu’à en laisser pour certains leur vie et rentrant dans leur pays d’origine dans des cercueils ? Ne pouvaient-ils pas espérer de la France pour laquelle ils ont donné deux fois leur sang qu’elle laisse leurs enfants vivre librement leur foi sans qu’ils soient livrés en pâture à la colère du reste du pays quand il est besoin de masquer une incapacité à traiter les vrais problèmes sociétaux !
Comment s’étonner que des esprits chauffés à blanc passent à l’acte.
Quelle sera la prochaine étape ?
Déjà, les premiers témoignages de femme portant le niqab se faisant insulter dans la rue nous arrivent.
C’est le premier fruit du faux débat posé par M.GERIN et ses acolytes
CCIF
SOURCE : CCIF