Cette affaire médiatique autour d’un « documentaire » qui se voulait une plongée dans les rapports garçons-filles au cœur de la cité Balzac à Vitry-sur-Seine, où la jeune Sohane est morte brûlée, illustre la dérive de la télévision publique autour d’un fait divers qui date de 2002. Elle est révélatrice du dévoiement actuel de nos métiers et de notre travail : détournement des fonctions de journaliste et de réalisateur, manipulation des témoins, mensonges instillés par le montage et le commentaire, jusqu’à l’effet d’annonce accompagnant la déprogrammation de ce produit télévisuel « choc » sur Arte. Comment la chaîne de la culture peut-elle en arriver à caricaturer ce qui fait le quotidien des chaînes privées ? Comment des fonds du CNC peuvent-ils soutenir de semblables productions?
Poser la question du rapport filles-garçons est nécessaire. Pas en rejetant les jeunes dans la catégorie « banlieue » pour les exclure encore plus. La télévision casse la société en jouant la confusion des genres et la course au spectaculaire. Réalisateurs, techniciens, monteurs de documentaire, nous refusons ce rapport à ceux que nous filmons tout autant que ce mépris des spectateurs : nous filmons dans un rapport clair et respectueux, nous cherchons à comprendre et faire comprendre un monde complexe.
Parce que la télévision est notre bien commun.
En présence de :
Denis Gheerbrant, cinéaste documentariste membre d’Addoc et de la SRF
Daniel Kupferstein, cinéaste documentariste membre d’Addoc
Ladji Real, réalisateur préparant un film contre-enquête
Souvaïbou N’Diaye, habitant de la cité Balzac interviewé lors de « la cité du mâle »
Une jeune fille de la cité Balzac
Contact :
Addoc, Association des cinéastes documentaristes
14, rue Alexandre Parodi – 75010 Paris
Tel : 01 44 89 99 88 – e-mail : courrier@addoc.net
