Alors que l’Etat français et un certain nombre d’Etats occidentaux reconnaissent cette semaine un Etat Palestinien virtuel, la répression contre ceux qui depuis plus de deux ans se mobilisent contre le génocide à Gaza se poursuit.
Le domicile du directeur de publication de l’UJFP a été perquisitionné le mardi 11 septembre dernier. Cette mesure répressive était motivée par une plainte pour « apologie du terrorisme » déposée en 2024 par une organisation créée dans l’après-7 octobre 2023 : l’association « Jeunesse Française Juive ».
Deux ans après le lancement d’une offensive génocidaire qui a brisé l’image de l’Etat colonial d’Israël aux yeux de ses propres soutiens, les associations pro sionistes trouvent toujours un relais judiciaire à leur politique d’instrumentalisation systématique de l’accusation d’antisémitisme et d’apologie du terrorisme pour entraver le soutien à la lutte légitime du peuple palestinien pour sa libération. En s’attaquant à des organisations juives anticoloniales, elles tentent de maintenir le monopole du sionisme sur l’identité juive, avec le soutien des pouvoirs coloniaux occidentaux.
Nous saluons le rôle salutaire de nos amis de l’UJFP et de Tsedek, qui luttent à la fois contre le génocide en Palestine et contre la prise en otage des communautés juives par les soutiens inconditionnels de l’État d’Israël. Le colonialisme n’a pas et n’aura jamais de légitimité à défendre la mémoire du génocide juif et à parler en son nom, et l’accusation d’apologie du terrorisme apparait aujourd’hui à tous comme un instrument au service du maintien de l’ordre colonial raciste et impérialiste.
Nombreux sont ceux qui sont sur la liste. Nous réaffirmons notre soutien indéfectible à tous ceux et celles qui refusent de se laisser bâillonner par la répression judiciaire, et continuent à s’organiser et à résister à l’entreprise criminelle de l’État d’Israël et de ses complices. La législation antiterroriste qui permet aujourd’hui la répression du peuple palestinien et de ses soutiens fait partie intégrante du maintien de l’ordre colonial, et son abolition doit faire partie des revendications de tous ceux qui aujourd’hui veulent agir en soutien au peuple palestinien et contre la vague d’autoritarisme raciste à travers le monde.
Face à la poursuite de la répression qui frappe les organisations et militants qui dénoncent le génocide en cours à Gaza, continuons à faire front et à renforcer notre camp. Alors même que nos gouvernements hypocrites tentent de sauver leur face en reconnaissant un État Palestinien vidé de sa substance, tout en réaffirmant leur soutien à l’existence du régime colonial israélien, restons mobilisés. On ne domestique pas la lutte de libération d’un peuple avec des formules creuses et des reconnaissances symboliques.
On ne peut pas reconnaitre la Palestine en continuant à faire condamner dans les tribunaux ceux qui luttent depuis plus de deux ans contre un génocide. On ne peut pas reconnaitre la Palestine et donner du crédit à des organisations sionistes menaçant des organisations juives anticoloniales. On ne peut pas reconnaitre la Palestine en continuant à livrer des armes. On ne peut pas reconnaitre la Palestine sans sanctionner le régime génocidaire qui la broie depuis sa fondation. On ne peut pas reconnaitre la Palestine sans reconnaitre la légitime résistance du peuple palestinien, qui a toujours été la seule voie pour sa libération.
Ils ne pourront jamais dissoudre le peuple palestinien, et ils ne pourront jamais dissoudre nos luttes.
La Palestine vaincra et sa victoire sera la nôtre.
PIR







