Né en 1991, il a alors 17 ans. Deux jours après son arrivée dans le centre, il fait partie des personnes qui ont découvert le corps inerte de Salem Essouli. Le lendemain, il participe à la marche silencieuse organisée par les retenus pour lui rendre hommage et pour protester contre cette mort causée par le défaut de soins. Après l’incendie, Ekma est transféré dans un centre de rétention de Lille, il y passe encore 30 jours. On lui annonce alors qu’il est libre… mais il ne le restera que quelques minutes car à la sortie du centre, des policiers l’attendent, lui annoncent cette fois qu’il est inculpé de l’incendie du centre et le rapatrient sur Paris. Il est alors interrogé au commissariat de Louis Blanc puis emprisonné à Fleury Merogis. Il passe 4 mois sans aucune nouvelle de l’extérieur, comprenant à peine ce qui lui arrive d’autant qu’il comprend mal le français et le parle à peine : sa détresse est totale. Nous parvenons à entrer en contact avec lui en novembre, il reprend espoir, sa famille est informée de sa situation et lui assure un hébergement sur la région parisienne. Il a donc toutes les garanties de représentation exigibles pour un sans papier.
Plusieurs audiences et confrontations ont eu lieu, mais on continue à lui refuser sa liberté conditionnelle. L’Etat veut faire des exemples et pour ce faire s’acharne contre lui et les 7 autres inculpés de l’incendie du centre de Vincennes. A travers eux, l’Etat veut donner une leçon à tous les sans papiers qui, comme les retenus du centre de Vincennes cet été, ou ceux du centre de Bordeaux et de Toulouse cet automne ou encore de Lampedusa cet hiver, entendent continuer à se révolter contre le sort que leur réserve la violence des politiques migratoires européennes.
Jeudi 12 à 14h Ekma Mouktaré passe une fois de plus devant le juge. Il fait appel du refus de remise en liberté. Il a besoin que nous soyons là.
Rendez-vous TGI de Paris, métro Cité, devant la chambre d’instruction, escalier A, à 14H
Soyons le plus nombreux possible pour protester contre son emprisonnement et l’acharnement de l »Etat contre lui et tous les autres inculpés.
Liberté pour tous les sans papiers et tous les prisonniers !
Liberté de circulation et d’installation !