Les condamnations prononcées aujourd’hui à Nouméa sont scandaleuses. L’action syndicale et le droit de manifester sont des droits fondamentaux que seules les dictatures ne reconnaissent pas.
Jamais en métropole un tel jugement n’a été prononcé. Des manifestations avec des affrontements violents entre syndicalistes et forces de l’ordre s’y sont pourtant déjà déroulées (dockers, pêcheurs, agriculteurs ou salariés qui voient leur entreprise fermée).
Les motifs des condamnations sont injustifiables : « entrave à la circulation d’un aéronef », la manifestation de soutien aux employés de la société Air Calédonie a commencé à l’aube, l’intervention des forces de l’ordre a commencé à 7 heures du matin le 28 mai, une heure où aucun avion ne décolle de l’aéroport de Magenta, c’est donc les gardes mobiles qui ont provoqué le blocage du trafic. Quant aux « dégradation de biens publics », là aussi c’est l’intervention violente des forces de l’ordre qui les ont provoquées.
Ces condamnations sont la marque d’une justice coloniale qui veut faire taire l’USTKE, premier syndicat du territoire et qui revendique l’indépendance pour la Kanaky.
déclaration de Louis Kotra Uregei, fondateur de l’USTKE
« Une décision de justice coloniale »
C’est une réaction d’écœurement mais aussi de détermination pour que ce genre de décision de justice coloniale cesse dans notre pays. Il n’y a que dans les pays totalitaires que les syndicalistes vont en prison. Et la Nouvelle-Calédonie, pays colonisé, est un pays totalitaire. Je dénonce donc très fermement ce verdict. On a mis en prison des syndicalistes qui ont simplement voulu obtenir des négociations dans une entreprise…. »
Le collectif Solidarité Kanaky organise une réunion de soutien à l’USTKE pour protester contre les lourdes condamnations prononcées le 29 juin à Nouméa.
– projection vidéos
– témoignages
– débat
*Jeudi 2 juillet à 19 heures au CICP, 21 ter rue Voltaire – 75011 Paris. métro : rue des boulets (9)