- S'incrire à notre newsletter
Nous faire un virement électronique par Paypal ou carte bancaire:
Nous sommes les Indigènes de la République
Un ouvrage qui revient sur les sept ans d'existence des Indigènes de la République à travers une anthologie de textes et des entretiens...
EN SAVOIR PLUS...Réseau décolonial européen
Téléchargements
Communiqué
De quoi j’me mêle, Monsieur Juppé !
Si l’arrogance avait un nom, elle s’appellerait Alain Juppé. Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères qui se permet de donner des leçons à la Tunisie révolutionnaire et de lui tracer des « lignes rouges » à ne pas franchir. Ce sont ses propres mots prononcés alors que les électeurs tunisiens portaient à l’Assemblée constituante une majorité de députés appartenant au parti Ennahdha, soupçonné par les autorités françaises de vouloir instaurer une dictature religieuse. Mais qui êtes-vous, Monsieur Alain Juppé, pour vous permettre de tels propos ? De quel droit avertissez-vous les nouvelles autorités tunisiennes, démocratiquement élues, de votre « vigilance » concernant le « respect des valeurs démocratiques (…), de l’alternance démocratique, des droits humains, de l’égalité hommes-femmes » alors que la France a soutenu mordicus et jusqu’à la dernière seconde cette pourriture infâme de Ben Ali ? Du droit du plus fort, bien sûr. Du droit d’une grande puissance impérialiste qui n’hésite pas à envoyer ses mercenaires ou à intervenir militairement pour brider la volonté des peuples quand ils menacent les intérêts français.
Vous annoncez, avec le même culot, que les « aides » à la Tunisie seront désormais soumis à des « conditionnalités » en termes de droits de l’homme et de démocratie, mais vos « aides » sont déjà conditionnées ! Non seulement elles sont liées à des contraintes en termes de choix économiques, libéraux nécessairement, mais elles sont souvent de simples prêts fort lucratifs ou des investissements qui rapportent de gros sous aux investisseurs français. Si le monde était ce qu’il doit être, ce n’est pas d’« aides » dont il faudrait parler mais de réparations pour les décennies de colonisation et d’exploitation !
Monsieur le ministre des Affaires étrangères de la république française, les nouvelles autorités tunisiennes qui n’ont pas encore constitué leur gouvernement, considèrent peut-être que, dans cette phase délicate, elles n’ont pas encore les moyens de vous remettre à votre place, mais nous sommes certains que notre propos rejoint les sentiments de la majorité des Tunisiens : mêlez-vous de ce qui vous regarde !
Le PIR
le 28 Octobre 2010
Ce contenu a été publié dans Actualités, Actus PIR, Communiqués. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.