Le vendredi 11 décembre 2009, la Sofrecom – filiale du groupe France Télécom au Maroc – licencie un ingénieur, Mohamed Benziane après 9 ans de service au sein de l’entreprise. Il a commis une faute grave – refuser de participer à la formation dispensée par un prestataire de services israëlien.
Ci-dessous, dans l’extrait d’un reportage diffusé par la chaîne Al Jazeera, on voit la police marocaine imposer la normalisation par le bâton – conformément aux choix diplomatiques d’une monarchie alaouite n’hésitant pas à privilégier les intérêts économiques des entreprises françaises implantées sur son sol au détriment des besoins démocratiques de ses « sujets » – qui, contrairement aux Iraniens, n’ont pas la « chance » de faire l’objet de la compassion occidentale ni d’aucune espèce de vaste mise en scène médiatique.
La direction de France Télécom, quant à elle, a gagné une renommée certaine parmi les syndicats pour le souci qu’elle a du bien-être de ses salariés. Mohamed Benziane n’est qu’un élément de main-d’oeuvre – de surcroît, indigène – qui a eu l’outrecuidance de penser par lui-même et d’obéir à une loi morale qui n’arrange ni les multinationales, ni le gouvernement marocain.
Ce licenciement abusif répond donc à une double injonction: l’injonction néoliberale, d’une part, et l’injonction autoritaire du Makhzen, d’autre part, qui se renforcent mutuellement dans le prolongement d’une logique coloniale.
La Sofrecom se flatte d’être un « créateur de valeurs »: de celles, sans doute, qui s’imposent par la matraque au peuple marocain.
Princesse de Clèves, membre du Mouvement des Indigènes de la République