Interpellé par la police à Argenteuil, Ali Ziri, 69 ans, sombre dans le coma et meurt. S’agit-il d’une bavure policière ? Enquête.
Le 9 juin dernier, le vieil homme est interpellé en voiture. Son ami Arezki K., 61 ans, était au volant. Ils ont bu. L’échange fut très violent. Deux versions. Les policiers, deux hommes, une femme, âgés de 21 à 28 ans, accusent les deux hommes d’outrage. Arezki K. veut porter plainte pour coups et blessure, une plainte qu’un premier commissariat refuse d’enregistrer… Pour Ali Ziri, on ne saura jamais rien. Décédé trois jours plus tard après être tombé dans le coma le soir même. C’est le choc à Argenteuil. Un comité de soutien se crée : Vérité et justice pour Ali Ziri. Le vieil homme a travaillé quarante ans en France. Pendant près de vingt-six ans, il avait bossé dans la même entreprise de transports comme manutentionnaire, faisant vivre sa famille à distance avec son salaire. Marié, père de quatre enfants, depuis la retraite, il passait son temps entre la Kabylie et la France. Cette fois-ci, il venait chercher un cadeau pour le mariage de son fils en Algérie. Mais c’est à l’enterrement du vieux « chibani » (travailleur algérien immigré en France)] que sera conviée la famille le 5 septembre sur ses terres natales.
Plusieurs questions en suspens. Pourquoi deux autopsies se contredisent ? Pourquoi M. Ziri, dans un état très critique, a-t-il attendu 40 minutes à l’hôpital avant qu’on s’occupe de lui ? Une plainte a d’ailleurs été déposée. Comment se fait-il que la plainte de la police pour outrage passe avant celle pour coups et blessures, traitée seulement le 17 septembre prochain ? Peut-on craindre une récupération politique des événements ? Autant de questions que Bakchich s’est efforcé d’éclaircir.
Matthieu Jean
SOURCE : [Bakchich