En hommage à la mémoire de Mr Ali Ziri, retraité (69 ans), mort suite à son interpellation par la police nationale d’Argenteuil le 9 juin 2009.
Tous les éléments de l’expertise médicale confirment que des violences policières sont à l’origine du décès d’Ali Ziri. Et pourtant, rien n’a bougé ! Pire encore, tous les actes demandés par les avocats, comme l’audition des témoins et des policiers par un juge d’instruction ainsi que la reconstitution des faits ont été refusés. L’instruction close, le Procureur de la République a rendu son réquisitoire de « non lieu » le 14 décembre 2011. Il appartient maintenant au juge d’instruction de suivre ou de ne pas suivre ce réquisitoire.
Soyons nombreux aux côtés de la famille d’Ali Ziri dans leur combat contre ce déni de justice. Nous pensons aussi, à Arezki Kerfali, ami d’Ali Ziri, témoin du drame et victime lui aussi des violences policières.
COLLECTIF « VERITE ET JUSTICE POUR ALI ZIRI »
Pour plus d’infos, contactez l’ATMF au 01 39 82 81 48
Email collectifaliziri@yahoo.fr
Blog http://collectif-ali-ziri.over-blog.com
Récapitulatif des faits
Le 24 juillet 2009, l’Institut médico-légal de Paris rend les conclusions d’une autopsie, qui relève l’existence de 27 hématomes. « Ali Ziri est mort suite à un arrêt cardio-circulatoire d’origine hypoxique, généré par suffocation et appui postérieur dorsal. »
Le 15 avril 2011, les conclusions de nouveaux examens complémentaires affirment que « le manque de discernement des policiers a conduit à des comportements qui n’étaient pas sans conséquence sur l’état de santé de M. Ziri. ».
Il y a aussi l’avis de la disparue CNDS (commission nationale de déontologie de la sécurité), évoquant un « traitement inhumain et dégradant ». Pour Me Stéphane Maugendre, l’avocat de la famille Ali Ziri, c’est la technique policière du pliage, consistant à plaquer le torse du prévenu sur ses genoux en exerçant une pression, « qui est à l’origine de l’asphyxie ayant conduit au décès d’Ali Ziri ».
Dans un document publié par Médiapart, le 25 novembre 2011, on y apprend aussi que le 9 juin 2009 au commissariat d’Argenteuil, un jeune homme en garde à vue dit avoir été témoin d’une scène choquante. « L’un des policiers est venu vers cet homme (Arezki Kerfali – ndlr) et il a posé son pied sur la tête du Monsieur et lui a dit une phrase du genre « Tu vas essuyer », il fait bouger la tête en appuyant avec son pied comme on pourrait le faire avec une serpillière, explique-t-il, entendu par l’IGPN le 11 décembre 2009. C’est comme s’il voulait lui faire essuyer son vomi avec sa tête. ». Aucun des policiers n’a été questionné sur cette grave allégation. En revanche, Arezki Kerfali reste poursuivi pour outrage. Convoqué en mars 2011 et en mars 2012 au tribunal de grande instance de Pontoise, son avocat, Maître Sami Skander, a obtenu que l’audience soit repoussée au 18 octobre 2012. Arezki Kerfali est toujours sous antidépresseurs et suivi par un psychiatre. « Je ne dors plus, je fais des cauchemars, explique-t-il à la journaliste de Médiapart qui l’a interrogé. Je voudrais que ces policiers soient suspendus. Ça fait quarante ans que je suis en France et je n’avais jamais vu des policiers se comporter comme ça. ».
Tous ces éléments confirment que des violences policières sont à l’origine de la mort d’Ali Ziri. Et pourtant, rien n’a bougé. Pire encore, tous les actes demandés par les avocats de la famille Ali Ziri, comme l’audition des témoins et des policiers par un juge d’instruction et la reconstitution des faits, ont été refusés par le Procureur de la république du Tribunal de Grande Instance de Pontoise.
L’instruction close depuis le 2 septembre 2011, le procureur-adjoint de ce même tribunal, M. Emmanuel Gérard, a rendu son réquisitoire de « non lieu » le 14 décembre 2011. La juge d’instruction en charge de ce dossier, Mme Roche Driencourt, devait rendre son verdict définitif dans les deux mois qui suivent le réquisitoire du procureur, soit au pus tard le 3 mars 2012. Or à ce jour, rien n’est encore venu de sa part pour infirmer ou confirmer le réquisitoire du procureur de la République du tribunal de Pontoise.
Source : ATMF