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Tombouctou
A propos de la destruction de mausolées au Mali
« Je viens de lire ça : « La communauté internationale s’inquiète pour les manuscrits anciens que recèle Tombouctou ». Il y a quelques jours j’ai posté un message concernant la destruction de mausolées au Mali. Je me suis permis un petit commentaire rapide : « ça m’énerve ». On m’a fait remarquer alors que ma réaction n’était pas assez virulente. J’aurais dû être profondément « choqué ». Eh bien, non. Je regrette que ces monuments historiques aient été réduits en miette, c’est tout. Je ne vouerai pas aux gémonies les « sauvages » qui les ont détruits. Pas tant qu’un million d’hypocrites le feront à ma place. Pas tant qu’on ne dira pas qui sont les véritables sauvages. Pourquoi devrais-je oublier l’inestimable « patrimoine mondial » détruit par le colonialisme ? Pourquoi devrais-je oublier toutes les cultures anéanties par la barbarie coloniale ? Pourquoi devrais-je oublier les splendeurs de l’Irak, parties en fumée, volées, dispersées, grâce à nos « bienfaiteurs » américains ? On m’a raconté, hier, qu’un peuple inconnu jusque-là venait d’être « découvert » en Amazonie. J’imagine déjà les anthropologues se ruant sur eux comme des mouches venimeuses, les scientifiques se jeter sur eux pour connaître leur médecine et la faire breveter. Dans six mois, quand on les aura pressés comme des citrons, l’UNESCO les aura classés « espèce protégée », « patrimoine culturel », et, ceux d’entre eux qui auront survécu à un tel traitement, seront transformés en objet touristique. Oui, pourquoi devrais-je maudire les « jihadistes » maliens plus que les vrais criminels qui poursuivent en toute impunité la destruction à grande échelle des cultures, des savoirs traditionnels et de la nature (et sans lesquels, du reste, ces « jihadistes » n’existeraient pas) ? Ecœurante modernité »
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