Intervention de notre frère Azzedine Ben Abdallah pour le PIR à la manifestation Urgence Palestine du 4 octobre à Paris. Vidéo ici.
Deux années se sont écoulées depuis le déclenchement d’une offensive génocidaire qui a révélé au monde entier la nature véritable du régime colonial israélien. Deux années durant lesquelles l’image de l’État d’Israël s’est brisée aux yeux de ses propres soutiens, dévoilant l’imposture d’un système fondé sur l’apartheid et la colonisation.
La récente tentative du président Trump d’imposer un prétendu plan de paix ne trompe personne. Ce plan exige des Palestiniens leur capitulation inconditionnelle et l’effacement violent de leur identité nationale et de leur histoire. Cette initiative est une nouvelle manœuvre pour sauver un allié colonial indispensable à l’ordre impérial régional, un allié colonial qui a perdu toute légitimité et toute crédibilité aux yeux du monde, incapable de vaincre la résistance et de la domestiquer, et qui ne repose plus que sur la couverture de ses honteux protecteurs.
Il ne peut y avoir de paix durable avec le sionisme, car la violence est la forme même du devenir politique israélien, qui repose depuis sa fondation sur le régime de la Nakba.
La « déradicalisation » contenu dans le plan de Trump est une stratégie coloniale visant à briser la résistance palestinienne. Sous couvert de lutte contre le radicalisme ou le terrorisme, elles cherchent à forcer les Palestiniens à renoncer à leurs droits, à leur souveraineté et à leur identité. Il ne s’agit pas seulement d’éliminer la résistance armée, mais d’effacer les fondements culturels et politiques de la lutte, en assimilant toute revendication palestinienne à une menace à éradiquer.
Cette hypocrisie se retrouve dans la reconnaissance par l’État français et certains États occidentaux d’un État palestinien virtuel, vidé de toute substance. Ces mêmes gouvernements qui prétendent reconnaître la Palestine réaffirment leur soutien au régime colonial israélien.
Mais on ne domestique pas la lutte de libération d’un peuple avec des formules creuses et des reconnaissances symboliques. Les Palestiniens ne souffrent pas de l’absence de reconnaissance juridique, mais de l’existence d’un ordre juridique qui n’a jamais été conçu pour eux. Le droit international n’est pas un terrain neutre : c’est un champ conflictuel, traversé par des luttes politiques, des héritages historiques, et des rapports de pouvoir asymétriques, où on demande en permanence aux Palestiniens de se soumettre. La compassion tardive accordée au martyr du peuple palestinien n’est qu’un alibi moral pour maintenir l’ordre colonial qui le massacre.
On ne peut pas reconnaître la Palestine sans reconnaître la légitime résistance du peuple palestinien, qui a toujours été la seule voie pour sa libération.
On ne peut pas reconnaître la Palestine sans sanctionner le régime génocidaire qui la broie depuis sa fondation.
On ne peut pas reconnaître la Palestine en continuant à livrer des armes au régime qui la massacre.
On ne peut pas reconnaître la Palestine en continuant à faire condamner dans les tribunaux ceux qui luttent depuis plus de deux ans contre un génocide.
La législation antiterroriste islamophobe qui permet aujourd’hui la répression du peuple palestinien et de ses soutiens fait partie intégrante du maintien de l’ordre colonial raciste et impérialiste. L’accusation d’apologie du terrorisme apparaît désormais à tous comme un instrument au service de cet ordre colonial. Son abolition, l’abolition de tous les dispositifs antiterroristes, doit faire partie des revendications de tous ceux qui aujourd’hui veulent agir en soutien au peuple palestinien et contre la vague d’autoritarisme raciste à travers le monde.
Nous réaffirmons notre soutien indéfectible à tous ceux et celles qui refusent de se laisser bâillonner par la répression judiciaire, à tous ceux qui continuent à s’organiser et à résister à l’entreprise criminelle de l’État d’Israël et de ses complices. Face à la poursuite de la répression qui frappe les organisations et militants qui dénoncent le génocide en cours à Gaza, continuons à faire front et à renforcer notre camp.
Dans ce contexte, nous apportons également notre soutien total aux flotilles du Sumud. Leurs objectifs sont clairs : obtenir un cessez le feu immédiat, briser le blocus imposé à Gaza, et soutenir la lutte du peuple palestinien pour sa libération, de la mer au Jourdain.
À travers leur action concrète, ces flotilles incarnent une solidarité internationale active et déterminée, refusant la passivité complice des États et brisant l’enfermement colonial imposé au peuple palestinien. Elles font partie intégrante du front de résistance.
Ils ne pourront jamais dissoudre le peuple palestinien, et ils ne pourront jamais dissoudre nos luttes.
La Palestine vaincra, et sa victoire sera la nôtre
PIR
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