Alors que le syndicat de la police Alliance, proche de l’extrême droite, organisait hier une manifestation en face des locaux de la France Insoumise (FI), nous considérons qu’il est de notre responsabilité politique de soutenir la FI face à cette offensive policière en particulier, mais également judiciaire et médiatique. Et pour cause ! Que la police désormais saute le pas et ose intimider frontalement la principale organisation de la gauche réformiste ne doit absolument pas nous réjouir. En effet, si l’État permet à ses sbires de s’en prendre au principal parti d’opposition, que laissera-t-il faire contre les mouvements décoloniaux en général et les populations les plus vulnérables en particulier ?
Sans conteste, les attaques visant Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise sont à inscrire dans la dynamique des violences extrêmes que subissent les Gilets Jaunes et les mouvements autonomes depuis des mois, ainsi que les indigènes depuis des décennies dans un contexte général caractérisé par une crise profonde du pacte social républicain, et une radicalisation du pacte racial. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, face à la manifestation policière, se sont dressés plusieurs Gilets Jaunes qui, bien que n’étant pas membres de la FI, ne pouvaient, par expérience, que s’en solidariser.
Dans un contexte où des Musulmanes peuvent se faire poignarder dans la rue, ou des policiers peuvent tuer impunément des Arabes, des Noirs ou des Rroms et où les forces répressives ne cessent de s’acharner contre les migrants ou les musulmans (voir l’opération islamophobe du Corsica) une telle dérive est le symptôme, inquiétant, d’une aggravation de la situation non seulement pour la gauche, mais plus encore pour les organisations indigènes. En somme, nous voyons dans la séquence actuelle tous les signes d’un glissement autoritaire et fasciste de l’État français. C’est cette même dynamique mondiale qui traverse les démocraties libérales (Grande-Bretagne, Brésil, Hongrie, États-Unis…).
Dès lors, nous ne pouvons que déplorer le mutisme des organisations réformistes ou révolutionnaires qui, opposées au parti de Mélenchon, confondent ennemi et adversaire, ou se trouvent empêtrées dans l’inanité du purisme idéologique, ou mues par des rivalités politiques.
Nous affirmons que Jean-Luc Mélenchon a raison de défendre son organisation et ses camarades face à la pression policière et la répression étatique, et que dans ce face à face entre la FI et l’État (et ses sbires), nous ne serons pas des complices silencieux.
PIR