Théoricien phare du système-monde, Immanuel Wallerstein nous a quittés hier. C’est une référence majeure de la pensée décoloniale que nous perdons aujourd’hui. A travers ses travaux sociologiques et historiques, Wallerstein a clairement été un penseur essentiel de l’antiracisme et de l’anticolonialisme.
A la fin de la préface de Race, nation, classe (1988) coécrit avec Etienne Balibar, Immanuel Wallerstein écrit :
« Quand donc nous analysons le rôle des classes, des nations, des races au sein d’une économie-monde capitaliste, en considérant d’ailleurs le rôle des concepts autant que celui des réalités, nous parlons délibérément des ambiguïtés qui y sont intrinsèques, ce qui veut dire structurelles. Evidemment, il existe toutes sortes de résistances. Mais il faut d’abord souligner les mécanismes, les contraintes, les limites. De l’autre côté, viendra le moment de la « fin du système », de ce long moment dans lequel, à mon avis, nous nous trouvons déjà, et alors il faut réfléchir sur les sauts possibles, les utopies, devenues au moins concevables. »
C’est aussi à cela que nous a aidés Wallerstein : analyser le système dans et contre lequel nous luttons afin de concevoir des sauts possibles, voire des utopies. Toutes nos condoléances vont à sa famille et au mouvement antiimpérialiste et anticapitaliste qui perd aujourd’hui l’un des siens.
PIR