En 2003, dans la foulée de la deuxième intifada sortait une bizarrerie politico-littéraire : « le sionisme expliqué à nos potes ». L’ouvrage collectif était signé par des sionistes notoires qui se fixaient comme but de « réhabiliter le sionisme pour faire comprendre à « (leurs) potes » qu’il n’est pas contradictoire d’être sioniste et citoyen français, sioniste et pro palestinien ». Parmi eux les truculents Alexandre Adler, Elie Barnavi, Patrick Klugman, Bernard-Henri Levy et Jacques Tarnero.
Nous ne pouvions que rire aux éclats face à cette pitoyable entreprise de sauvetage d’une idéologie foncièrement coloniale et raciste. Mais concédons que c’est de bonne guerre. Le camp du sionisme s’organise et nous ne pouvons pas en attendre moins. Il est aidé en ce sens par les plus hautes instances et personnalités de l’État français dont Manuel Valls qui ne ménage pas ses efforts pour criminaliser l’antisionisme.
En revanche, nous ne pouvons cacher notre inquiétude face à l’instrumentalisation qui est faite de l’antisionisme par certains de nos ennemis mais aussi les approximations et confusions entretenues jusque dans notre supposé camp.
Depuis quelques années, et en particulier depuis qu’une certaine extrême droite s’est emparée de la thématique de l' »antisionisme » pour « libérer la France (et non pas la Palestine !) de la griffe du sionisme », il nous apparaît urgent d’opposer à ce discours falsificateur, une approche politique et historique du sionisme, d’en expliquer la genèse comme produit de l’impérialisme occidental et de le comprendre comme un rouage de celui-ci et non comme une agression tentaculaire dont les pauvres démocraties libérales seraient les victimes.
Les conséquences sont désastreuses. Puisque nous assistons dans les faits à une convergence d’intérêt entre le mouvement sioniste et l' »antisionisme » antisémite de l’extrême droite new look. Les uns se délectant du fait que l’équation antisionisme = antisémitisme soit enfin établie, les seconds heureux que le sionisme vienne enfin conforter leurs thèses antisémites et nationalistes. Prenons en conscience, la dérive actuelle risque de porter un coup sévère à l’anticolonialisme en général et à la Palestine en particulier. C’est pourquoi le PIR et la BAN proposent deux sessions de formation exceptionnelles sur le sionisme et l’antisionisme ouvertes à tous :
Le sionisme expliqué à nos frères et à nos sœurs
– Séance du jeudi 29 mai, 14h30 :
Le sionisme, une idéologie européenne : genèse, idéologie et réalisations jusqu’en 1945 , Youssef Boussoumah (PIR)
– Séance du lundi 9 juin, 14h30 :
Le sionisme et la France de 1945 à nos jours, Youssef Boussoumah (PIR)
Qu’est-ce qu’être antisioniste ?
Taher Elabadi (Palestinian Youth Movement), Franco Lollia (BAN), Aya Ramadan (PIR), Houria Bouteldja (PIR) et des militants de BDS
Lieu : L’Iremmo, 5 rue Basse des Carmes – Paris – Métro Maubert Mutualité
PAF. 2 €
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