En effet, rarement un seul homme, incarnation de la résistance de son peuple, n’aura contribué par son génie stratégique à la libération d’un aussi grand nombre d’hommes et de femmes et à changer aussi radicalement la face du monde. En écrasant de façon aussi fabuleuse l’armée française en mai 1954 à la bataille de Diên Bien Phû, « Stalingrad des peuples », Giap aura encouragé d’autres peuples africains colonisés, dont le peuple algérien, à se soulever 5 mois plus tard. En infligeant une cinglante défaite à l’armée des États-Unis à Saïgon en 1975, il aura permis d’affaiblir considérablement et durablement l’impérialisme yankee ouvrant ainsi la voie à la libération d’autres peuples, en Amérique centrale, en Afrique et en Iran notamment. En écourtant ainsi des guerres impérialistes d’extermination, lui et la magnifique résistance vietnamienne auront épargné des millions de nouvelles victimes.
C’est pourquoi, d’Algérie à Cuba, du Nicaragua à la Palestine nous portons le deuil en ce jour. Les peuples occidentaux, dont les Français et les États-Uniens aux prises avec le démon néocolonial et raciste, feraient bien de lui rendre un hommage appuyé. À la France d’admettre enfin que Diên Bien Phû est sa propre victoire puisqu’elle est une victoire contre le colonialisme. Le véritable universalisme est là.
Son corps a cédé mais aucune tombe ne sera assez grande pour l’enterrer, aucun livre ne pourra jamais assez, dire sa légende. L’esprit de Giap ne s’éteindra jamais, il est en nous. C’est l’esprit de la révolution anti impérialiste.
Nos condoléances émues vont à sa famille, à l’héroïque peuple vietnamien et à tous les peuples en lutte. Repose en paix, frère, tu as accompli ta part d’humanité.
Le PIR