• Qui osera dénoncer les lois islamophobes qui visent toute une communauté ? Qui osera faire le bilan de toutes les lois répressives contre l’immigration ? Qui dénoncera les lectures sectaires et racistes de la laïcité ? La stigmatisation des musulmans est devenue en France une politique raciste assumée afin de faire diversion et ainsi faire entériner un programme économique et social toujours plus libéral, toujours au profit des plus riches.
• Car la misère et les inégalités s’élargissent avec les crises financières et les politiques dites de « rigueur » ; les États renflouent les banques mais veulent supprimer les services publics et rendre les populations coupables et comptables de la crise ; les quartiers populaires seront comme souvent les premières victimes de cette politique injuste. On continuera alors à multiplier les lois sécuritaires et les vexations policières pendant que les puissances occidentales de cet ordre impérial poursuivront leur déploiement militaire, semant partout la désolation et la guerre.
• La Palestine est le reflet de cet ordre mondial qui fait fi de toutes les résolutions internationales. L’injustice que vit au quotidien le peuple palestinien symbolise cette politique de la force au dépend du Droit. C’est toute la contradiction de cet ordre que veut imposer l’impérialisme occidental au monde : Ces États occidentaux qui prônent les « belles valeurs » de citoyenneté égalitaire, de justice, de liberté mais qui soutiennent activement un État fondé sur une idéologie raciste, le sionisme. Une idéologie qui justifie une politique généralisée d’Apartheid, martyrise le peuple Palestinien dans son ensemble, où qu’il se trouve et colonise ses territoires. À travers la question palestinienne, nous savons bien que derrière les proclamations et les beaux discours, se dissimulent en réalité racisme et injustices. Qui osera le proclamer haut et fort ? Qui osera dénoncer le sionisme comme idéologie raciste d’un autre temps ?
Pour notre part, puisant notre énergie et notre inspiration dans la révolte des quartiers populaires en 2005, dans l’élan révolutionnaire des peuples du monde arabe et notamment la Marche du Retour des réfugiés palestiniens, dans les mobilisations exemplaires en Afrique, à Mayotte et celles des « Indignés » de la Grèce aux États-Unis, de l’Espagne au Chili, nous refusons de n’imaginer le futur que sous la forme d’une idéologie libérale et productiviste, sécuritaire et raciste.
Malgré tout ce qui peut être dit, nous ne vivons pas une crise, mais bien la fin d’un système. Tout un monde d’oppression est entrain de s’écrouler sous nos yeux. Nous, militant(e)s et organisations de la société civile, sommes convaincus qu’existent des alternatives au désastre et que celles-ci doivent émerger du peuple. Nous souhaitons poser ces questions qui nous concernent tous et faire avancer le débat afin de permettre la remise en cause de cette politique de la « croissance économique » qui n’a plus aucun sens, mais aussi afin de permettre l’instauration d’un système social et économique juste, ici, en France mais aussi dans le monde.
Lyon, 17 février 2012
Printemps 2012 – Lyon