Au nom du principe, ô combien hypocrite, du droit d’ingérence, le Conseil de sécurité de l’ONU, sous influence américaine et française, a fait voter l’attaque de la Libye. Les forces impériales trouvent, ainsi, matière à renforcer leur mainmise sur les ressources naturelles libyennes et également de tenter de mettre un coup d’arrêt à la révolution arabe. Quelles sont donc leurs réelles intentions ? Venir en aide au peuple libyen alors que la seule aide apportée aux tunisiens consistait à envoyer du matériel policier à Ben Ali ?
Kadhafi, en réprimant la contestation populaire, notamment avec des armes lourdes, a perdu le peu de légitimité qu’il pouvait avoir. Ce faisant, il a ouvert une voie royale permettant aux forces impérialistes de donner un vernis légal à leurs actions militaires. Cette opération lancée sous prétextes humanitaires, bien qu’avec le soutien de la ligue arabe et du Conseil National de Transition (CNT), n’est pas sans nous rappeler les guerres en Afghanistan et en Irak. Nous ne saurons être dupes. Comment expliquer sinon le silence des Etats-Unis et de la France alors que les révoltes populaires subissent une sanglante répression en Arabie Saoudite, au Yémen ou encore à Bahreïn, si ce n’est par les tractations liées à l’or noir ? Les enjeux libyens, nous le savons, sont bien plus économiques et politiques qu’humanitaires. Sinon comment expliquer qu’en moins de 24 heures, ces puissances impérialistes aient outrepassé le cadre de la résolution des Nations Unies.
Tout en étant solidaire du peuple libyen et de sa révolution, le PIR condamne de la manière la plus ferme l’opération militaire occidentale dont les objectifs vont à l’encontre de la révolution arabe et hypothèque gravement la souveraineté des peuples en lutte de la région. Au nom du respect de la souveraineté et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le PIR continuera sans cesse à élever sa voix pour accompagner ces luttes de libération.
PIR le 24 Mars 2011 à Saint-Denis